Le nouveau directeur du CHUM entrera en fonction en mars ou en avril, neuf mois après la démission du Dr Denis Roy, et ce, même si le gouvernement a lancé le processus de sélection en septembre.

«C'est un processus lourd, a concédé le directeur du conseil d'administration du CHUM, Me Patrick Molinari. Il y a des normes réglementaires, des normes gouvernementales, des processus qui doivent être suivis. Comme il est lourd, il est long.»

 

L'ancien directeur du Centre hospitalier de l'Université de Montréal, le Dr Denis Roy, a démissionné début juillet, quelques jours après la nomination du ministre de la Santé, Yves Bolduc. Celui-ci avait publiquement envisagé de destituer le Dr Roy quelques jours auparavant. Le Dr Serge LeBlanc dirige l'établissement par intérim depuis.

En septembre, le gouvernement a mis sur pied un comité de cinq personnes, qui se sont réunies pour la première fois à la fin du mois de novembre. Quelques jours plus tard, le CHUM a lancé un appel d'offres pour s'adjoindre les services d'une firme de recrutement.

L'hôpital décidera lundi quelle firme de chasseurs de têtes dénichera d'éventuels candidats à ce poste névralgique. «Ce qu'on souhaite, c'est être en mesure de commencer fin février les négociations avec la personne qu'on aura choisie», explique Me Molinari.

Une fois les pourparlers terminés, le candidat devra obtenir l'approbation de différents organismes gouvernementaux et donner un préavis à son employeur actuel. Dans un scénario optimiste, le conseil d'administration prévoit qu'il entrera en fonction à la fin du mois de mars.

Recruter à l'étranger

La construction du grand hôpital universitaire ainsi que la refonte des trois hôpitaux actuels ont défrayé la chronique plus souvent qu'à leur tour au cours des derniers mois. Le projet a été critiqué à maintes reprises, tant par les médecins que par les partis de l'opposition à Québec.

Le gouvernement envisage d'augmenter de 20% à 30% la rémunération des dirigeants d'hôpitaux afin de faciliter le recrutement d'administrateurs de haut calibre, ce qui porte à croire que les candidats ne se bousculent pas aux portes du CHUM.

Me Molinari n'exclut pas de recruter à l'étranger et assure que les conditions salariales ne sont pas un enjeu. Il cite l'exemple de l'hôpital Sainte-Justine, qui a recruté le Dr Fabrice Brunet, médecin d'origine française qui pratiquait à Toronto, pour occuper le poste de directeur général. Le Centre universitaire de santé McGill a quant à lui déniché son directeur, le Dr Arthur Porter, aux États-Unis.

«On s'adresse à un petit nombre de personnes qui ont l'expérience et l'expertise pour faire ça. À ce niveau de gestionnaire, j'aurais tendance à dire que plus le défi est grand, plus ça intéresse des gens intéressants.»

La construction du futur grand hôpital, un projet de 1,5 milliard, peut-elle continuer rondement sans directeur général permanent? «Ça dépend du temps que cela prend, a indiqué Patrick Molinari. Mais à mon avis, le projet avance rondement malgré ce qu'on en dit.»

Neuf mois d'attente pour l'embauche d'un nouveau directeur, cela peut paraître long, explique Richard Deschamps, de l'Association des directeurs généraux des services de santé et des services sociaux du Québec. «Mais compte tenu de l'ampleur de la tâche qui attend le prochain directeur général, je pense que c'est correct de prendre un certain temps pour faire en sorte de bien pourvoir le poste.»