En plus des infirmières, le réseau de la santé doit faire appel à du personnel des agences privées dans tous les domaines de la santé pour combler les besoins. Une facture de 324 millions de dollars l'an dernier.

La Presse a révélé hier que d'année en année, les établissements de santé font davantage appel aux infirmières des agences privées pour pallier le manque de personnel.

 

Le recours aux infirmières auxiliaires, techniciennes et cliniciennes a coûté plus de 145 millions l'an dernier. C'est près de la moitié de la facture totale allouée pour la main-d'oeuvre indépendante.

Au cours des dernières années, le recours au privé s'est accru dans le réseau de santé public. Toutes les catégories d'emplois sont désormais touchées.

Les établissements de santé font appel aux agences privées pour trouver des préposés aux bénéficiaires, des techniciens de laboratoire, des inhalothérapeutes, des travailleurs sociaux, des nutritionnistes, du personnel de bureau.

Au total, le gouvernement a dépensé 324 millions l'an dernier pour cette main-d'oeuvre indépendante. En 2006-2007, le recours au privé avait coûté 255 millions.

C'est ce que révèlent les tableaux comparatifs de la main-d'oeuvre indépendante, obtenus par le Parti québécois lors de l'étude des crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux, la semaine dernière. «Ces chiffres démontrent que le phénomène est beaucoup plus important qu'on ne le croyait et que c'est en train de prendre des proportions qui sont astronomiques», a dénoncé le critique péquiste en matière de santé, Bernard Drainville.

Le gouvernement a demandé aux établissements de diminuer le recours au privé. Les agences de santé et de services sociaux, qui chapeautent chacune des régions du Québec, doivent déposer un plan de réduction. La région de la Capitale-Nationale a même annoncé qu'elle n'aurait plus recours aux infirmières des agences privées dès l'automne.

Lors de l'étude des crédits, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a affirmé qu'il veut éliminer le recours aux agences privées. Mais le problème, c'est qu'il manque de personnel.