Après des mois de tergiversations, Québec s'apprête à implanter un programme national de dépistage du cancer colorectal, a appris La Presse.

«Il s'agira d'une première étape. Il devrait y avoir une annonce au cours des prochaines semaines», a confirmé Marie-Ève Bédard, attachée de presse du ministre de la Santé, Yves Bolduc.

«Ce sera possiblement un projet pilote pour commencer. Mais c'est une bonne nouvelle», affirme le président de l'Association canadienne du cancer colorectal, Barry Stein.

 

Actuellement, au Canada, le Québec, Terre-Neuve et le Nouveau-Brunswick ne font pas de dépistage systématique du cancer colorectal.

Chaque année, 5800 personnes apprennent qu'elles souffrent du cancer colorectal au Québec, et près de 2600 meurent de cette maladie.

«Quand on trouve des polypes dans un intestin à un stade précoce, on peut empêcher le cancer de progresser. Mais actuellement, on détecte la plupart des cas à un stade trop avancé. C'est pour cette raison qu'il faut adopter un programme de dépistage systématique», explique M. Stein.

La Coalition priorité Cancer du Québec est aussi de cet avis. L'organisme milite depuis plusieurs années pour l'adoption d'un programme de dépistage au Québec.

L'ancien ministre de la Santé, Philippe Couillard, était d'ailleurs sur le point de lancer un tel projet juste avant de démissionner, l'été dernier. C'est finalement son successeur qui en fera l'annonce.

Combien coûtera le programme national de dépistage du cancer colorectal ? En Ontario, le programme coûte 50 millions par année, selon M. Stein. «Mais ce n'est rien si l'on considère que l'on sauvera des vies et que l'on évitera des coûts de traitements très coûteux», a-t-il plaidé.

Dans les provinces où il est implanté, le dépistage du cancer colorectal vise généralement les personnes de 50 à 70 ans.

Une première analyse permet de détecter la présence de sang dans les selles. Le cas échéant, les patients doivent subir une coloscopie.