Une demande de recours collectif vient d'être déposée en Cour supérieure, dans la foulée de la crise des tests de pathologie erronés qui entraînera la reprise des analyses chez 2100 femmes atteintes d'un cancer du sein.

La requérante, Marianne Tonnelier, soutient que le gouvernement a été négligent. Il connaissait depuis longtemps l'existence des problèmes vécus dans les laboratoires de pathologie, mais il n'a rien fait, allègue-t-elle.

Résultat, des milliers de femmes atteintes d'un cancer du sein et qui ont reçu un résultat négatif du test de marqueur biologique HER-2 ou du test pour les récepteurs hormonaux se demandent aujourd'hui si elles ont reçu le bon traitement.

Les conséquences de la crise, mises en lumière au cours des dernières semaines, entraînent un stress énorme pour les femmes, commente Me Bruce Johnston, du cabinet Trudel&Johnston, qui représente la requérante.

«Ce sont des dommages qu'on estime que toutes les femmes auront subis, simplement du fait d'être assujetties à ce stress de ne pas savoir si elles ont le bon traitement ou pas.»

Des semaines d'incertitude attendent aussi ces femmes. Elles ne savent pas encore si elles figurent parmi les 2100 personnes dont les tests devront être analysés de nouveau. La reprise de ces analyses s'échelonnera jusqu'en décembre.

La requérante, Marianne Tonnelier, est la directrice générale de Cactus, centre qui vient en aide aux toxicomanes. Elle a appris en juillet 2008 qu'elle était atteinte d'un cancer du sein. Elle a subi une ablation de sa tumeur et suivi des traitements de chimiothérapie. Elle a aussi entrepris de la radiothérapie.

En novembre 2008, le résultat de son test sur le marquer HER-2, effectué pour déterminer si elle devait suivre un traitement d'hormonothérapie, s'est révélé négatif.

Mais il y a quelques semaines, un doute a germé dans son esprit. Un reportage portant sur les résultats d'une étude réalisée par le Dr Louis Gaboury a révélé des discordances de 20 à 30% dans les résultats de tests en pathologie dans le domaine du cancer du sein.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a finalement annoncé que 2100 tests réalisés entre avril 2008 et juin 2009 seront refaits. Une centaine de femmes pourraient avoir reçu le mauvais traitement.

Des centaines d'autres femmes se retrouvent dans la même situation, allègue la requête. Près de 6000 Québécoises reçoivent chaque année un diagnostic du cancer du sein. Au nom de ces femmes, la requérante demande une compensation de 25 000$, par personne, pour les dommages moraux encourus et 10 000$ pour les troubles et inconvénients encourus.

Au cabinet du ministre, on n'a pas voulu commenter, hier, cette requête en autorisation de recours collectif puisqu'elle pourrait se retrouver devant les tribunaux.