Au palmarès des pays qui comptent le plus de médecins par 1000 habitants, le Canada se classe dans les tout derniers rangs de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Seuls la Turquie, la Corée, le Mexique et le Japon font moins bien que nous à ce chapitre.

Le Canada arrive sur un pied d'égalité avec la Pologne, avec 2,2 médecins par 1000 habitants en 2007. La surprise, c'est que les États-Unis n'en ont que 2,4, ce qui les place eux-mêmes assez loin dans le classement, au 23e rang. Les plus performants dans cette catégorie? La Grèce, la Belgique, les Pays-Bas et la Norvège.

 

Le document Éco-Santé de l'OCDE, publié hier, permet d'établir d'autres comparaisons intéressantes sur les systèmes de santé des différents pays.

Ainsi, le Canada se classe aussi plutôt mal en ce qui a trait à l'évolution du nombre de médecins entre 1990 et 2007. Les pays qui, comme le Canada, comptent peu de médecins - le Mexique et la Corée - font des efforts beaucoup plus considérables pour redresser le tir.

Ainsi, la croissance du nombre de médecins en activité n'a été que de 0,2% au Canada entre 1990 et 1997 alors que la Corée affiche une croissance de 4,5%, le Mexique, de 4,2%, et l'ensemble des pays de l'OCDE, de 2% en moyenne.

Le Canada se classe beaucoup mieux en ce qui a trait à l'équilibre recherché entre le nombre de spécialistes et de médecins généralistes.

Ici, c'est la parité, laquelle est saluée par l'OCDE qui y voit une bonne façon de réduire les coûts en soins de santé grâce à la prévention. Au contraire, la Grèce et la Pologne comptent presque exclusivement des spécialistes.

En moyenne, dans les pays membres de l'OCDE, on recense deux fois plus de spécialistes que de généralistes et cette tendance n'est pas près de s'inverser puisque de façon générale dans ces pays, «la majorité des étudiants en médecine choisissent actuellement de se spécialiser», peut-on lire dans Éco-Santé.

Les médecins sont rares, très rares, et les pays se les arrachent. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, l'augmentation du nombre de médecins ces dernières années a résulté, pour moitié environ, du recrutement de médecins formés à l'étranger.

Enfin, c'est au Royaume-Uni que les médecins ont eu les meilleures augmentations annuelles de salaire: les généralistes ont vu leur rémunération croître de 6% entre 1997 et 2007 et les spécialistes, de 3,8% au cours de la même période, si bien qu'aujourd'hui, dans ce pays, généralistes et spécialistes ont des salaires quasi équivalents.

Au cours de la période de référence de 1997 à 2006, tant les généralistes que les spécialistes canadiens ont vu leur rémunération croître de 0,4%. La Suisse et l'Autriche sont les seuls pays où les médecins ont subi des réductions de salaire.