La Résidence Gilman, un centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) qui héberge 60 personnes âgées aveugles dans l'ouest de l'île, fermera ses portes en mars prochain, a décidé l'Agence de la Santé et des services sociaux (ASSS) de Montréal. Une situation inacceptable qui ne respecte pas les besoins des usagers, selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Le gouvernement a annoncé récemment sa décision de fermer plus de 2000 lits d'hébergement à Montréal. «La fermeture des lits à la Résidence Gilman s'inscrit dans cette démarche», affirme la directrice associée à la gestion des projets à l'ASSS de Montréal, Rita Cavaliere. Celle-ci ajoute que la principale raison entraînant la fermeture de la Résidence Gilman est le fait que la plupart des résidants nécessitent moins de trois heures de soins par jour. «Ces gens préfèrent maintenant rester à domicile avec de l'aide et cela suit la volonté du gouvernement», dit Mme Cavaliere.

Mais pour la présidente de la FSSS-CSN, Francine Lévesque, la fermeture de la Résidence Gilman est une «décision bureaucratique» qui «ne tient pas compte de l'intérêt des bénéficiaires». «Ces gens sont aveugles. Pour eux, changer de domicile est très déstabilisant», dit Mme Lévesque.

La trentaine d'aînés qui habitent l'établissement devront déménager d'ici le printemps prochain. «Ils pourront changer de CHSLD, retourner à domicile ou choisir une ressource familiale. Une ressource intermédiaire ouvrira aussi ses portes en janvier», dit Mme Cavaliere.

Pour le vice-président régional pour la FSSS-CSN, Jean-Philippe Grad, cette situation est inacceptable. «Pourquoi défaire l'expertise alors que les services sont bons ? Pourquoi donner ces services dans des ressources intermédiaires au privé ?» demande-t-il.

«Au Québec, on n'a pas trop de lits en CHSLD. La preuve : il y a des listes d'attente. Les lits de la Résidence Gilman pourraient accueillir une clientèle normale de CHSLD» dit Mme Lévesque.

Mme Cavaliere réplique que pour respecter les normes actuelles, la rénovation de la Résidence Gilman aurait été très dispendieuse et n'aurait pu donner que 30 lits. «Un CHSLD de 30 lits aurait coûté très cher à opérer», dit-elle.