Québec mise sur une campagne de vaccination massive, où 300 personnes seront vaccinées à l'heure dans chaque point de service, pour lutter contre la pandémie de grippe A (H1N1).

Ce modèle de vaccination à la chaîne permettra de vacciner la population plus rapidement, mais aussi de faire face à un taux d'absentéisme plus élevé qu'à l'habitude dans le réseau de la santé.

 

«Certaines tâches seraient réservées aux infirmières, mais il y aurait aussi d'autres ressources, comme des personnes retraitées, pour aider à l'organisation de l'administration des vaccins», explique la porte-parole du ministère de la Santé, Dominique Breton.

Ce modèle de vaccination à la chaîne a déjà été testé dans certaines régions - notamment la région de la Capitale-Nationale - lors de campagnes de vaccination contre la grippe saisonnière.

Au Québec, on ne semble d'ailleurs pas craindre une pénurie de personnel. Ailleurs au pays, l'inquiétude commence à poindre à ce sujet. Les autorités de santé publique craignent de manquer d'infirmières ou de médecins. Un certain nombre d'entre eux pourraient devoir s'absenter du travail, parce qu'ils seront malades ou parce qu'ils devront s'occuper de leurs proches.

Banques de ressources

Selon le Globe and Mail d'hier, des provinces comme la Colombie-Britannique et l'Alberta songent même à faire appel aux pharmaciens pour vacciner la population afin de compenser un éventuel manque de main-d'oeuvre.

«Au Québec, précise Dominique Breton, la vaccination n'est pas un acte autorisé pour les pharmaciens. Seuls les médecins, les infirmières et infirmières auxiliaires peuvent administrer les vaccins.»

En plus du personnel en place, le gouvernement estime qu'il peut compter sur un bassin de 40 000 étudiants et 9000 fonctionnaires qui pourraient s'occuper de l'inscription et de la préparation des personnes afin que les infirmières et infirmières auxiliaires se concentrent uniquement sur la vaccination.

Des infirmières à la retraite pourraient aussi être rappelées. Depuis plusieurs années déjà, on tient à jour des listes de disponibilités des professionnels retraités ou qui vaquent à d'autres activités, notamment dans les syndicats.

Ces banques de ressources vont permettre de pallier le manque de personnel, croit la présidente de la Fédération interprofessionnelle du Québec, Régine Laurent. «Notre âme d'infirmière demeure. C'est sûr que tout le monde va s'empresser d'offrir son aide pour aller vacciner.»

L'apport des infirmières auxiliaires pourrait être important, ajoute-t-elle. «C'est une main-d'oeuvre de plus si on a besoin d'une vaccination massive et urgente.»

Les autorités de santé publique du Québec doivent par ailleurs faire le point sur la question de la vaccination cette semaine. On s'attend à ce que la campagne commence en novembre et que deux doses soient administrées, mais tout reste encore à préciser. Québec doit aussi faire le point sur la question des travailleuses enceintes quand il aura reçu l'avis de l'Institut national de santé publique.