Le Dr David Butler-Jones, administrateur en chef de la santé publique au Canada, affirme que les responsables de la santé ne s'attendaient pas à ce que tant de gens fassent la queue pour se faire vacciner contre la grippe H1N1.

Invité à l'émission de télévision «Question Period», au réseau CTV, M. Butler-Jones a indiqué qu'il y a à peine quelques semaines, les autorités n'avaient pas prévu une telle ruée vers les cliniques de santé.

«Il y a trois ou quatre semaines, nous ne pouvions pas prévoir le nombre des gens intéressés (à recevoir le vaccin)», a-t-il dit.

Des milliers de Canadiens ont été vaccinés depuis que la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, a approuvé le vaccin contre la grippe H1N1, fin octobre, après que d'autres pays eurent commencé leurs propres campagnes de vaccination.

Cependant, longues queues, confusion et frustration sont constatées à la grandeur du pays tandis que les gens se pressent aux portes des cliniques pour obtenir le vaccin et que plusieurs d'entres eux rentrent à la maison bredouilles.

Les queues constatées devant les cliniques vont à l'encontre des résultats de sondages selon lesquels peu de Canadiens projetaient de se faire vacciner.

C'était cependant avant que les décès récents en Ontario de trois enfants qui avaient contracté le virus H1N1 n'eurent donné un visage humain à la grippe porcine et incité les Canadiens à obtenir le vaccin.

Les cliniques font face à une pénurie de vaccins. La société GlaxoSmithKline ne sera en mesure de fabriquer que 400 000 de doses du vaccin, la semaine prochaine, au lieu des quelques millions qu'attendaient les responsables de la santé.

La pénurie découle de problèmes de production survenus lorsque l'entreprise pharmaceutique est passée de la fabrication du vaccin avec adjuvant à celle du vaccin sans adjuvant à l'intention des femmes enceintes et des jeunes enfants.

Une source au sein du gouvernement a affirmé à La Presse Canadienne que GlaxoSmithKline avait prévenu Ottawa que le passage à la fabrication du vaccin sans adjuvant ralentirait la production. Toutefois, il semble que la manufacturier ait sous-estimé l'ampleur du problème.

Ainsi, au lieu des 1,3 million à 1,5 million de doses au départ prévues, GlaxoSmithKline ne pourra fournir que 436 000 unités cette semaine.

Le Dr Butler-Jones a indiqué que le gouvernement fédéral ignorait l'importance de la pénurie jusqu'à jeudi dernier. Il a toutefois dit que la production devait augmenter de nouveau lors de la semaine du 9 novembre, ajoutant que les responsables de la santé ne s'attendaient pas à d'autres contretemps.