La campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) est un «joyeux bordel», a dénoncé le président de la CSQ, Réjean Parent. Le syndicat qui représente des dizaines de milliers d'enseignants souhaite que le premier ministre Jean Charest prenne personnellement le dossier en main afin d'éviter la confusion des messages transmis à la population.

«Il n'y a pas de leadership dans ce dossier, a déploré M. Parent en marge d'une conférence sur le décrochage. Je pense que M. Charest devrait assumer son rôle de leader face à une population qui est de plus en plus inquiète et de plus en plus insatisfaite.»Le chef syndical a souligné que pendant la crise du verglas, le premier ministre de l'époque, Lucien Bouchard, prenait les ondes chaque soir pour faire le point avec le PDG d'Hydro-Québec, André Caillé. Il souhaite que les communications soient prises en charge de la même manière pour que les autorités puissent transmettre un message clair aux Québécois.

Selon Réjean Parent, les différentes pratiques qui sont adoptées d'une région à l'autre sèment la confusion dans la population. L'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, par exemple, a entamé vendredi la vaccination des jeunes de 5 à 19 ans contre la grippe A (H1N1). D'autres agences régionales avaient entamé ce processus bien avant.

Il estime par ailleurs que l'idée de transporter des élèves des écoles vers les centres de vaccination témoigne de l'improvisation des autorités.

«C'est de l'improvisation quotidienne dans ce dossier-là, a raillé Réjean Parent. On s'ajuste au fur et à mesure, on a des explications alambiquées, on laisse les milieux abandonnés à eux-mêmes.»

Le directeur de la Santé publique de Montréal, le Dr Richard Lessard, admet que le message serait plus simple si les communications étaient centralisées. Mais il estime que chaque région doit être libre d'organiser sa campagne de vaccination comme bon lui semble.

Il fait valoir en exemple qu'on compte 100 000 travailleurs de la santé à Montréal, trois fois plus que dans les régions voisines. Comme ce groupe a été le premier à recevoir le vaccin, dit le Dr. Lessard, il est normal que cette opération ait pris plus de temps dans la métropole.

«Même si l'on avait voulu s'ajuster avec les autres régions là-dessus, on les aurait retardés, affirme-t-il. Pendant qu'on aurait vacciné nos travailleurs de la santé, ils n'auraient pas pu faire avancer leurs campagnes.»