Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) envisage de fournir des bracelets GPS aux gens atteints de la maladie d'Alzheimer afin de prévenir leur disparition. Le quotidien The Gazette a révélé hier qu'une étude est actuellement en cours afin d'évaluer les coûts d'une telle démarche.

Avec le vieillissement de la population, un nombre croissant de personnes âgées sont portées disparues chaque année à Montréal. «Nous n'avons pas de chiffres exacts, mais, par expérience, je peux vous dire que nous recevons souvent ce genre d'appel», dit l'inspecteur Daniel Rousseau.

 

Si on retrouve saines et sauves la majorité des personnes disparues, certaines ont moins de chance. C'est le cas de la Montréalaise Maria del Carmen Serrano. Au début du mois de décembre, la dame de 73 ans, qui était atteinte de la maladie d'Alzheimer, a été retrouvée sans vie dans un banc de neige près de l'Hippodrome de Montréal après trois jours de recherches. C'est pour prévenir des cas semblables que la police mène une étude avec des organismes communautaires et du milieu de la santé. «On étudie les options les plus efficaces pour prévenir la disparition de personnes âgées», dit l'inspecteur Rousseau.

Selon des données compilées par la Société Alzheimer de Montréal, les personnes atteintes de cette maladie courent 50% plus de risques de mourir ou de se blesser si on ne les retrouve pas dans les 12 heures suivant leur disparition.

L'inspecteur Rousseau confirme que chaque disparition nécessite une intervention rapide du SPVM. «Ça nécessite aussi des déploiements d'effectifs importants. C'est pourquoi on tente de trouver la meilleure solution pour agir efficacement», mentionne-t-il.

M. Rousseau précise toutefois que le SPVM «est encore loin» d'imposer le bracelet GPS. «Il y a plusieurs enjeux légaux et éthiques à regarder, comme la protection de la vie privée, dit-il. Certains pays comme la France et l'Espagne utilisent déjà les bracelets GPS. Mais nous n'en sommes pas là.»

Le coût du projet est aussi à évaluer. «C'est assez coûteux. Qui assumerait cette dépense-là? C'est à voir», déclare l'inspecteur Rousseau.

La Société Alzheimer de Montréal est pour l'instant réticente à imposer le port de bracelets GPS. Selon le quotidien The Gazette, l'organisme craint qu'il ne procure un faux sentiment de sécurité.