Le Canada a besoin d'une stratégie nationale pour se préparer à un raz-de-marée de cas de démence dans les décennies à venir, qui pourraient submerger le système de santé et constituer un lourd fardeau pour l'économie, selon un nouveau rapport rendu public lundi.

Le porte-parole de l'organisme, David Harvey, a indiqué que l'impact de la croissance de la population atteinte de démence aura d'énormes conséquences économiques. Il a fait valoir que, selon les projections, les coûts directs et indirects de la maladie se multiplieront par dix.

Il a par ailleurs indiqué qu'une personne au Canada développe une démence toutes les cinq minutes et que d'ici 30 ans, il y aura un nouveau cas toutes les deux minutes.

Selon le porte-parole, le total des coûts associés à la démence atteindra 153 milliards $ par an en 2038, si rien ne change, en raison de la progression du nombre de personnes souffrant de démence.

Le document propose un certain nombre de mesures possibles pour aider à réduire l'incidence de la démence dans l'avenir, notamment, les programmes de prévention basés sur l'alimentation saine, ainsi que l'activité physique, qui peuvent retarder l'apparition de la démence de deux ans et ainsi engendrer des économies potentielles de 219 milliards sur une période de 30 ans.

Le rapport propose aussi d'améliorer les programmes de soutien aux aidants naturels, dont beaucoup souffrent de difficultés financières, car ils doivent quitter leur emploi pour s'occuper d'un proche atteint de démence.

La Société Alzheimer avance aussi l'idée d'attribuer un système de navigation ou un gestionnaire de cas à chacun des patients nouvellement diagnostiqués de démence, ainsi qu'à leurs aidants. Cela pourrait aider les personnes atteintes à rester dans leur maison et d'alléger la pression sur le système de soins de longue durée.

M. Harvey a par ailleurs fait valoir qu'une augmentation du financement est plus que nécessaire pour effectuer des recherches sur les causes de démence et développer des traitements plus efficaces. La société voudrait voir son financement annuel tripler de 24 à 72 millions $.

Toujours selon le rapport, le temps consacré à prodiguer des soins non rémunérés fournis par les membres de la famille va plus que tripler d'ici 2038, passant de 231 millions d'heures à 756 millions.

M. Harvey a souligné que l'impact sur les personnes qui seront impliquées dans la prestation de soins sera énorme.

Il a par ailleurs fait valoir qu'en raison de la nature de la maladie, prendre soin d'une personne atteinte d'une telle maladie est une tâche très difficile à accomplir et que le niveau de stress s'en ressent.

Selon Carrie McAiney, une experte de la démence à l'Université McMaster en Ontario, le Canada ne prend pas ses responsabilités dans le dossier de l'Alzheimer.