Avec près de 60% de sa population qui est vaccinée, tout indique que le Québec sera épargné par une troisième vague de grippe A (H1N1).

C'est ce qu'ont annoncé hier les responsables de la santé publique, confirmant du même souffle que la deuxième vague de grippe est maintenant derrière nous. Du coup, c'est la fin des mesures d'exception qui avaient été mises en place, notamment en ce qui concerne le retrait préventif systématique des femmes enceintes dans les écoles.

 

«On revient aux conditions antérieures d'application du Programme maternité sans danger. Celles qui ont été retirées uniquement sur la base du H1N1 peuvent réintégrer leur emploi», a indiqué le directeur national de la santé publique, le Dr Alain Poirier.

Quelque 2850 femmes enceintes, dont bon nombre d'enseignantes, s'étaient prévalues d'un retrait préventif ou d'une réaffectation en raison des risques que présentait la grippe A (H1N1). Leur situation sera réévaluée au cas par cas par la CSST.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a par ailleurs dressé un bilan positif de toute l'opération mise en branle pour lutter contre la grippe porcine, apparue le printemps dernier.

Près de 4,4 millions de Québécois sont vaccinés, soit 57,1% de la population.

«Compte tenu du taux de vaccination contre la grippe A (H1N1) et étant donné que les personnes qui ont eu la grippe sont maintenant protégées, nous considérons fort peu probable l'arrivée d'une troisième vague», a déclaré M.Bolduc.

Il est maintenant temps de décider ce qui sera fait avec les surplus de vaccins.

Le Canada a distribué 33 millions de doses de vaccin aux provinces. De ce nombre, le Québec est en mesure d'en revendre ou d'en donner près de 2 millions, a confirmé le Dr Alain Poirier. «Avec le gouvernement fédéral, on examine les hypothèses de dons, le tout coordonné par l'OMS», indique le Dr Poirier. Les doses disponibles ont une valeur d'environ 6 millions $.

La santé publique se défend par ailleurs d'avoir exagéré la menace liée à la grippe A (H1N1). «Il vaut mieux en faire trop que de ne pas en faire assez», a lancé le ministre Bolduc.

Les mesures ont fait l'objet d'un ajustement constant, a enchaîné le Dr Poirier. «Que ce soit les rassemblements publics, les fermetures d'écoles, il y a plein de mesures qui avaient été imaginées qui n'ont pas été mises en place. Compte tenu de la moins grande sévérité que ce sur quoi on s'était préparé, il y a eu beaucoup d'ajustements à la baisse.»

Québec estime toujours que la pandémie lui aura coûté 200 millions, mais le portrait global ne sera disponible qu'à la fin du mois. Par ailleurs, la vaccination contre la grippe saisonnière débute lundi prochain.