Les négociations qui s'amorceront sous peu avec le gouvernement doivent permettre de combler le fossé de rémunération entre les spécialistes et les médecins de famille, presse la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.

Sur cette question, la FMOQ promet de se montrer incisive. Devant la menace d'une loi spéciale, lors des dernières négociations, il y a trois ans, les omnipraticiens avaient accepté les offres du gouvernement contre leur gré.

 

Par la suite, ils ont obtenu un certain rattrapage par rapport à leurs collègues du reste du Canada, mais ce rattrapage est moins élevé que dans le cas des médecins spécialistes.

«Les omnipraticiens ont eu presque 10% de moins que les spécialistes. On se retrouve trois ans plus tard avec des problèmes majeurs qu'on n'est pas capable de régler dans l'état actuel des choses», affirme le Dr Marc-André Asselin, premier vice-président de la FMOQ.

La médecine familiale est en perte de vitesse au Québec. Au cours des trois dernières années, 184 postes de résidence en médecine de famille sont restés vacants.

Il est urgent de valoriser la médecine familiale et cela passe par une meilleure rémunération, ajoute le Dr Asselin. «Nous n'avons pas l'intention de rester passifs. Nous pensons que les omnipraticiens doivent être au coeur des négociations actuelles.»

Une analyse menée par la FMOQ a démontré que l'écart de rémunération entre les médecins spécialistes et les omnipraticiens est passé de 20% à 55% au fil des ans. Cela contribue à dévaloriser la médecine familiale, croit la FMOQ.

Les omnipraticiens se défendent toutefois d'exiger uniquement un rehaussement de leur rémunération. Ils comptent faire des propositions pour assurer une meilleure prise en charge des Québécois. Une forte proportion d'entre eux n'a pas accès à un médecin de famille actuellement.

Le printemps promet d'ailleurs d'être chaud à Québec. En plus des omnipraticiens, le gouvernement doit négocier avec les médecins spécialistes ainsi qu'avec les syndicats représentant les quelque 240 000 employés du réseau de la santé.

Déjà, la Fédération des médecins spécialistes du Québec a laissé entendre qu'elle souhaite une augmentation de 4%. «Quand on regarde les autres provinces, il y a des augmentations qui sont de cet ordre-là», indique le président de la FMSQ, le Dr Gaétan Barrette.

Cette augmentation comprend une hausse des tarifs, donc de la rémunération en tant que telle, et l'implantation de nouveaux services ou de nouveaux programmes, notamment en matière de fécondation in vitro ou dans le traitement du cancer, nuance du même souffle le Dr Barrette.

La FMSQ présentera ses demandes au mois de mars, mais déjà, un refus de Québec signifierait une réduction des services pour la population, prévient le Dr Barrette.

«Nous allons demeurer sensibles aux demandes des différents groupes, mais la responsabilité du gouvernement est de s'assurer que tout cela va se faire dans le respect de la capacité de payer des contribuables», répond Karine Rivard, l'attachée de presse du ministre de la Santé, Yves Bolduc.