Les fonctionnaires fédéraux aimant voyager devraient jeter un coup d'oeil à la protection que leur offrent leurs assurances en matière de soins de santé à l'étranger.

C'est le conseil que leur donne Raymond Malo, un ancien collègue engagé dans une bataille juridique avec le Régime de soins de santé de la fonction publique.

Au coeur du litige, une facture médicale de 130 000 $ pour le rapatriement en ambulance aérienne de M. Malo après qu'un accident cérébrovasculaire l'eut terrassé dans l'Himalaya en septembre 2006.

Huit jours après l'incident, France Pontbriand, la femme de M. Malo, décide de le rapatrier sur l'avis de médecins montréalais. Comme son mari est incapable de prendre un vol commercial, Mme Pontbriand débourse une centaine de milliers de dollars pour louer une ambulance aérienne, croyant qu'elle pourrait ensuite réclamer la somme auprès de leur compagnie d'assurances.

Or, Financière Sun Life, qui administre le Régime, refuse de rembourser le couple sous prétexte que les soins que le quinquagénaire recevait à l'hôpital de Katmandou où il a été transporté après la crise étaient adéquats et que son retour d'urgence au Canada n'était donc pas nécessaire.

M. Malo, que l'incident a laissé partiellement paralysé et a obligé à quitter son emploi, soutient au contraire que les soins qu'on lui a prodigués au Népal étaient sous les standards canadiens et pourraient même avoir eu un impact négatif sur son rétablissement.

Une affirmation qui s'appuie sur l'expertise de deux médecins.

Jeanne Teitelbaum, directrice du programme contre les accidents cérébrovasculaires à l'Institut et hôpital neurologiques de Montréal, a analysé les traitements donnés par le personnel médical népalais à la demande de Raymond Malo et de France Pontbriand. Elle estime qu'il s'agissait de soins de base et que le patient risquait de subir une deuxième crise.

Le docteur britannique Chris Imray, qui a porté secours à M. Malo lorsqu'il s'est effondré dans l'Himalaya, a aussi rédigé un rapport critiquant les soins fournis au Québécois lors de son séjour à Katmandou. Selon M. Imray, le rapatriement d'urgence était probablement la seule solution pour obtenir un traitement approprié.

Mais après presque quatre ans de lutte, le couple a épuisé tous ses recours.

Selon les règles qui régissent le régime, les demandeurs n'ont qu'une seule chance d'en appeler d'une décision du Régime de soins de santé de la fonction publique. Et le processus d'appel est final.

Raymond Malo avoue qu'il a peu d'espoir d'obtenir un remboursement. Il souhaite toutefois que son histoire puisse permettre aux autres employés de la fonction publique fédérale d'examiner de plus près leur police d'assurance.