Le Bureau du coroner du Québec a émis plusieurs recommandations à la suite de la mort de Pierrette Parisien, survenue en février 2006 après une manipulation cervicale réalisée par un chiropraticien de la Mauricie.

Le coroner, le Dr Paul G. Dionne, se demandait par exemple pourquoi la manoeuvre «est en général appliquée dans des situations sans bénéfice scientifiquement prouvé».

 

En conséquence, il a demandé à l'Ordre des chiropraticiens du Québec (OCQ), qui délivre les permis de pratique, de faire en sorte que ses quelque 1183 membres demandent à leurs patients un consentement écrit avant de procéder à la manipulation. Il a aussi recommandé à l'Ordre de mettre en place une «formation continue obligatoire» sur les manipulations cervicales. Le coroner a également enjoint à l'Office des professions du Québec de faire preuve de «leadership» en adoptant un règlement sur la formation.

Au Bureau du coroner, on a expliqué que les recommandations n'ont pas force de loi. Outre des accusés de réception, le coroner n'a donc pas été en mesure de faire un suivi. À l'Ordre des chiropraticiens, on a fait savoir qu'on a demandé à l'Office des professions, au mois de février 2008, d'amender le Code de déontologie pour y ajouter que le consentement éclairé doit être «obtenu par écrit». Les changements n'ont toutefois pas encore été apportés. À ce jour, le Code des professions ne contient toujours pas de règlement sur la formation continue obligatoire des chiropraticiens.

Le président de l'Ordre des chiropraticiens, le Dr André-Marie Gonthier, a refusé d'accorder une entrevue à La Presse, expliquant qu'il est retenu à l'extérieur pour des raisons personnelles. Mais il a transmis ceci par courriel:

«Dès que l'Ordre des chiropraticiens du Québec a reçu une recommandation à l'effet d'imposer une formation continue obligatoire à ses membres, il a agi. Ainsi, une formation portant spécifiquement sur les manipulations cervicales et les précautions à prendre a été dispensée à ses membres, lors des Journées de formation continue tenues au Mont-Sainte-Anne, en février 2006. Cette formation a été filmée et envoyée sur DVD à tous les chiropraticiens du Québec, sans exception, le 11 mai 2006.»

Les associations canadienne et québécoise des chiropraticiens ont quant à elles renvoyé La Presse à l'Ordre des chiropraticiens. Le Collège des médecins, qui avait été interpellé par le coroner, a pour sa part recommandé que les chiros mettent en place un réseau de surveillance des effets secondaires des manipulations cervicales. Il n'y a pas encore eu de suite à cette recommandation du président du Collège, le Dr Yves Lamontagne.