Le mécontentement des infirmières du Québec à l'égard des heures supplémentaires obligatoires frappe de nouveau. Les infirmières du département de périnatalité de l'hôpital Charles-Lemoyne à Longueuil ont refusé d'entrer au travail ce soir pour protester contre le manque de personnel et les problèmes d'organisation du travail au sein de cette unité. Vers 19h30, la direction de l'hôpital et les représentants syndicaux étaient toujours en pourparlers pour régler la situation.

Selon le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), (qui représente les salariées) six infirmières qui devaient travailler en temps supplémentaire obligatoire ce soir ont refusé d'entrer au boulot. Elles sont présentement remplacées par des collègues qui travaillent sur le quart de jour.

«Elles sont épuisées. Le problème perdure depuis des mois au sein de cette unité», a expliqué Daniel Gilbert. «On compte sur le temps supplémentaire obligatoire pour organiser les horaires. Cela signifie que des professionnels en soin de la santé doivent parfois travailler jusqu'à 16 heures par jour, et ce, au détriment de leur santé et de celle des patients. Leur geste d'aujourd'hui démontre leur colère et leur désarroi.»

Les heures supplémentaires obligatoires ont provoqué une première crise il y a un mois aux soins intensifs de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, lorsque les équipes de soir et de nuit ont refusé de rentrer au boulot. C'est le personnel affecté au quart de jour qui a été forcé de rester auprès des patients.

Il y a une semaine, c'était au tour des infirmières de l'Hôpital du Haut-Richelieu à imiter leur geste. Exaspérée par le temps supplémentaire imposé, une infirmière a remis sa démission. Une vingtaine d'autres ont manifesté leur mécontentement avec elle devant l'établissement de santé. Elles s'opposaient aussi à ce que six infirmières effectuent du temps supplémentaire à partir de minuit. Ce sont également les infirmières affectées à l'horaire de jour qui ont complété leurs heures. Après des négociations entre le syndicat et la partie patronale, les travailleuses ont accepté de rentrer au boulot vers 21 heures.