Le ministre de la Santé n'a pas l'intention de sévir contre les infirmières qui refusent de faire des heures supplémentaires pour protester contre leurs conditions de travail. Du même souffle, Yves Bolduc admet qu'il faut «améliorer les conditions de travail si on veut garder nos infirmières dans le réseau public de la santé.»

De passage à Montréal lundi pour inaugurer un centre de promotion de la santé à l'hôpital Sainte-Justine, le ministre a clairement dit que la pénurie d'infirmières et l'organisation du travail sont «déficientes». Mais, a-t-il répété, il n'est pas question de négocier sur la place publique.«Pour avoir un nombre suffisant d'infirmières, il faut de bonnes conditions. Je veux qu'on fasse la promotion de la profession, a dit M. Bolduc. Mais le message que je veux qu'on passe aujourd'hui, c'est qu'on va travailler avec les représentants syndicaux pour s'entendre sur un plan de match pour combler la pénurie.»

En ce qui concerne les infirmières qui ont refusé de se présenter au travail dans divers hôpitaux, dont cinq à Pierre-Boucher dimanche soir, le ministre n'a pas l'intention d'imposer des mesures disciplinaires. Selon lui, l'important, c'est qu'il n'y ait pas eu de rupture de service.

«Je ne suis pas en faveur des heures supplémentaires imposées, et je ne veux pas entrer en guerre ou prendre des mesures disciplinaires. Et vous savez, les gens qui ont refusé de travailler ont fait en sorte que les infirmières qui étaient là n'ont pas pu sortir.»

Le ministre Bolduc a enfin expliqué que la création de postes permanents de cinq jours par semaine n'est peut-être pas une panacée. Selon lui, il faut plutôt se tourner vers «la rotation» du personnel infirmier qui se fait dans certains hôpitaux, comme à l'Hôpital juif, à St.Mary ou à l'Hôpital général. «Mais il est vrai qu'il faut trouver une façon d'accommoder les mères qui ne peuvent pas faire d'heures supplémentaires.»

Le ministre a fait ces déclarations quelques jours après une sortie de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, qui a incité Québec à négocier 24 heures sur 24 s'il le faut pour parvenir à une entente d'ici au 31 mars.