Plus du tiers des adultes canadiens ont un taux de cholestérol qui pourrait nuire à leur santé, révèle une étude pancanadienne dont certains extraits ont été publiés hier matin. Cette donnée risque d'augmenter au cours des prochaines années si les citoyens n'adoptent pas des habitudes de vie plus saines, prévient un spécialiste.

Entre 2007 et 2009, des chercheurs de Statistique Canada ont prélevé des échantillons de sang et d'urine auprès de 5600 Canadiens de 6 à 79 ans. Les scientifiques visaient à prendre une soixantaine de mesures liées à la santé des citoyens, comme le taux de cholestérol. Selon Jeanine Bustros, de Statistique Canada, c'est la première fois que des données sur le cholestérol sont compilées auprès d'un aussi large échantillonnage de Canadiens de tous les âges et de toutes les conditions de santé.

Les résultats sont alarmants : 41% des adultes canadiens ont un taux élevé de cholestérol total, tandis que 36% d'entre eux ont un taux de «mauvais» cholestérol nuisible pour la santé. Un tiers des sujets de l'enquête possédaient un taux de «bon» cholestérol trop bas. Par ailleurs, un quart des adultes canadiens avaient un taux de triglycérides (un autre type de gras) jugé nocif. Dans tous les cas, ces proportions augmentaient substantiellement avec l'âge.

Le chef de la cardiologie interventionnelle à l'Institut de cardiologie de Montréal, Serge Doucet, qualifie ces résultats d'»alarmants». Rappelons que des taux élevés de cholestérol sont associés aux maladies cardiovasculaires.

«Ce qui est préoccupant, c'est que les taux soient aussi élevés malgré toute la prévention qui a été faite dans les dernières années et l'arrivée de médicaments très efficaces», a-t-il expliqué.

«Par ailleurs, les taux d'obésité sans précédent et les habitudes de vie de nos enfants à l'heure actuelle nous laissent présager que ce pourcentage va devenir de plus en plus important au cours des 10, 15, 20 prochaines années. La Fondation des maladies du coeur a d'ailleurs récemment sonné l'alarme sur cette question.»

Prévention

À son avis, le meilleur remède reste la prévention. Le cardiologue explique que les saines habitudes de vie s'acquièrent à l'enfance. C'est pourquoi il est crucial de se pencher sur l'alimentation et les habitudes d'activité physique dès la petite école.

«Je pense qu'il faut retenir que le cholestérol, ça touche tout le monde, même les jeunes, a affirmé Serge Doucet. Il ne faut pas attendre d'être frappé par la maladie pour faire évaluer son taux de cholestérol, particulièrement dans les cas où les personnes ont des antécédents familiaux.»

Le «bon» cholestérol (cholestérol HDL), le «mauvais» cholestérol (cholestérol LDL) et les triglycérides forment une classe de graisses, ou lipides. Le «bon» cholestérol aiderait à prévenir le rétrécissement des artères tandis que le «mauvais» cholestérol peut engendrer des maladies cardiovasculaires. Un taux de triglycérides trop élevé peut favoriser la formation de caillots dans le sang.