Il n'est pas question de modifier la contribution santé de 200 $, annoncée dans le dernier budget, pour la moduler selon le revenu, prévient le ministre des Finances Raymond Bachand.

Le ministre des Finances a ainsi répondu à plusieurs critiques, émanant notamment de trois auteurs de rapports ayant abordé la question du financement de la santé, soit Claude Castonguay, Michel Clair et Jacques Ménard. Ceux-ci estiment que la contribution de 50 $, puis de 100 $ en 2011 et 200 $ en 2012 devrait être modulée selon le revenu pour être plus équitable.

Comme elle est fixe, les gens qui touchent un revenu moindre sont proportionnellement plus touchés.

Interrogé à ce sujet, jeudi, après qu'il eut prononcé une allocution, le ministre Bachand a été catégorique: il n'en est pas question.

«Tous les adultes bénéficient du système de santé, peut-être que tous les adultes doivent payer pour le système de santé», a-t-il affirmé en anglais.

Rien n'est gratuit

Par ailleurs, dans son allocution, le ministre des Finances a averti les citoyens qu'ils devraient s'habituer à cette «révolution culturelle» qui veut que l'on cesse de croire, au Québec, que les services publics sont gratuits.

«Rien n'est gratuit, a-t-il soutenu, il y a ce que chacun paie et ce que chacun fait payer par les autres».

Les Québécois sont «depuis longtemps déresponsabilisés» face à leurs services publics, a déploré M. Bachand. «Ce n'est pas vrai que les services sont gratuits. Il y a un coût à ça et c'est 68, 69 milliards $.»

Le ministre a été chaleureusement applaudi par les 600 convives de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Son budget a d'ailleurs été bien accueilli par les gens d'affaires, fort moins bien par le public en général, les syndicats et les groupes sociaux.

Le ministre Bachand s'est dit conscient de ce mécontentement citoyen, mais il croit qu'il finira par se dissiper.

«Je la comprends la réaction du public. Les gens, sur le premier coup, ils ont une certaine colère, «bon, je vais payer pour'. La vraie question c'est 'est-ce qu'ils veulent garder les services?» La réponse qu'ils ont dite, c'est oui.» Donc, il faut payer pour ces services et être conscient de leurs coûts, argue-t-il.

Il a confiance qu'en bout de course, les électeurs finiront par comprendre. «J'ai confiance au bon jugement des gens.»

«Nous ne pouvons pas refiler nos factures ni à nos enfants, ni à la fée des dettes», a-t-il lancé, avant d'ajouter que l'élimination du déficit «ne se fera pas au détriment de la justice sociale».