Les provinces doivent maîtriser la hausse des coûts des soins de santé car elles ne pourront pas toujours compter sur le gouvernement fédéral pour éponger la facture galopante, affirme le ministre des Finances, Jim Flaherty.

Dans une entrevue accordée au magazine Options politiques qui sera publiée la semaine prochaine, le ministre affirme que le rythme de croissance des dépenses en matière de santé est tout simplement insoutenable.

 

Et il avise les provinces qu'elles ne pourront pas compter sur le gouvernement fédéral pour augmenter les paiements de transferts pour la santé de manière substantielle à l'avenir. L'accord sur la santé entre Ottawa et les provinces, conclu en 2004 sous les libéraux de Paul Martin, vient à échéance en 2014. D'ores et déjà, les négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces s'annoncent corsées.

«Les coûts des soins de santé dans les provinces augmentent à un rythme de 7 ou 8% par année, selon la province que l'on examine. Je crois que les provinces devront trouver des moyens de rendre leur système plus abordable», soutient M. Flaherty.

«Les provinces doivent s'attaquer à ce dossier. (...) Ce ne serait pas bon pour la fédération de voir les provinces essayer de refiler les dépassements de coûts des soins de santé dans la cour du gouvernement fédéral parce que le gouvernement fédéral n'a pas les outils pour régler les coûts des soins de santé. Cela n'est pas de notre compétence directe», ajoute le grand argentier du pays.

Mesures controversées

En moyenne, les transferts pour la santé ont augmenté de 6% par année depuis 2004 en vertu de l'entente sur la santé d'une durée de 10 ans. M. Flaherty a lancé cet avertissement avant le dépôt du budget du ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, qui comprend une taxe de 25$ pour chaque adulte à partir du 1er juillet et qui atteindra 200$ par année à partir de 2012.

En outre, le gouvernement Charest étudie la possibilité d'instaurer une cotisation santé calculée en fonction du nombre de visites médicales faites pendant l'année. Cette franchise pourrait s'élever à 25$ par visite médicale.

Ces mesures ont soulevé une avalanche de réactions négatives au Québec.

Cette décision du gouvernement du Québec pourrait convaincre d'autres provinces aux prises avec des déficits imposants d'emprunter la même voie. Si tel est le cas, un débat national sur le financement adéquat des soins de santé mettant en cause le principe de l'universalité et de la gratuité du régime risque d'éclater.