À trois jours de l'ouverture à Montréal d'une conférence nationale sur le cancer, à laquelle le ministre Yves Bolduc sera invité à parler, les résultats d'une étude menée à l'échelle provinciale ont été dévoilés ce matin par la Coalition priorité cancer du Québec. Pertes de revenus d'emploi, médicaments, transports : le cancer coûte en moyenne 19 000$ par foyer touché par une forme ou l'autre de cancer.

Globalement, les économistes Henri Beauregard et Pierre Boucher, qui ont conduit l'étude, en viennent à la conclusion que le cancer coûte 3,5 milliards par année à la province. De cette somme, 454 millions sont défrayés par le système de santé. Mais plus de 600 millions sont dépensés par les familles touchées, les aidants naturels, en incluant aussi les coûts liés à la perte de production. Et les coûts liés à la baisse du taux d'emploi.

Si les économistes sont parvenus à obtenir des données du gouvernement sur les coûts des actes médicaux et leurs coûts dans les hôpitaux et en soins ambulatoires, leur étude a ses limites quant aux frais connexes. Pour parvenir à obtenir un portrait économique du cancer, M. Beauregard et Boucher ont donc du se baser sur des données ontariennes. Et certaines données internationales, notamment en ce qui touche la moyenne de 20 jours perdus annuellement au travail par les personnes touchées par un cancer.

Forte de son étude, la Coalition priorité cancer du Québec a rappelé ses demandes (une soixantaine) pour mieux vaincre le cancer, notamment en appuyant la pétition de Marie-Hélène Dubé, atteinte d'une troisième rechute du cancer de la tyroïde, et qui réclame que les prestations d'assurance chômage s'échelonnent sur 55 semaines au lieu de 15, comme actuellement. La Conférence nationale sur le cancer, qui s'ouvre jeudi, doit aussi accueillir le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Gaétan Barrette. Les discussions risquent de déboucher sur les besoins en formation dans le réseau, notamment pour former des onco-psychiatres.