Le gouvernement du Québec va épargner des centaines de millions de dollars parce que l'Ontario a eu le courage de prendre de front les sociétés de médicaments génériques et d'imposer une baisse générale des prix.

Hier, à l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a souligné que le Québec allait bénéficier d'une «clause remorque» et profiter de la décision ontarienne. La politique du médicament au Québec prévoit que le gouvernement doit payer «le meilleur prix du Canada»; si le prix baisse ailleurs, l'économie doit se refléter ici.

 

Le total est difficile à établir, mais «le Québec va pouvoir économiser quelques centaines de millions», a dit M. Bolduc, qui avait soutenu au début du mois d'avril que le gouvernement n'avait pas l'intention d'imposer une réduction de prix aux pharmaceutiques.

Il a répliqué hier au député péquiste Bernard Drainville, selon qui le gouvernement Charest aurait dû adopter la même stratégie que l'Ontario plutôt que d'échafauder des plans de taxe santé et de franchise pour financer les soins de santé.

Environ 300 millions d'économies par année

Selon le député Drainville, grâce à l'Ontario, le Québec profitera d'économies d'environ 300 millions par année. Le calcul est simple: les ventes de médicaments génériques au Québec représentent 18% des 3,2 milliards consommés dans tout le Canada. Réduire le prix de moitié représente une économie de 287 millions pour le régime public d'assurance médicament.

L'Ontario a décidé d'exiger ces baisses de l'industrie des médicaments génériques en raison de l'importance des ristournes que ces entreprises accordaient aux pharmaciens simplement pour avoir accès aux tablettes de leurs commerces.

Avec sa sortie, le député de Marie-Victorin a fait écho à celle du représentant de Québec solidaire, Amir Khadir, il y a quelques semaines. Au début du mois d'avril, le président de la Fédération des médecins spécialistes, Gaétan Barrette, a lui aussi demandé au ministre Bolduc d'imiter son collègue ontarien.

Il y a quelques semaines, M. Khadir a relevé que, depuis quatre ans, l'Ontario a conclu des ententes «secrètes» avec les pharmaceutiques pour forcer une baisse des prix. Ces ententes confidentielles ont été révélées par le Globe and Mail, au début du mois de mars, et les textes ont été rendus publics par la suite. Hier, M. Bolduc a encore parlé «d'allégations sur lesquelles on ne peut baser nos gestes».