Le gouvernement Charest demande à la Régie de l'assurance maladie du Québec d'enquêter sur les «ententes secrètes» conclues entre le gouvernement ontarien et les 47 grandes industries pharmaceutiques du pays.

Les rabais consentis sous le boisseau à l'Ontario abaisseraient le «prix le plus bas» payé au pays pour un médicament donné. Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, croit que le Québec pourrait réclamer les mêmes rabais.

 

Devant la commission parlementaire chargée d'étudier les crédits de son ministère, le ministre Bolduc a annoncé qu'il avait donné à la RAMQ le mandat de vérifier les faits.

L'existence de ces ententes secrètes avait été révélée par The Globe and Mail au début du mois de mars. Par la suite, le député péquiste de Marie-Victorin, Bernard Drainville, et l'élu de Québec solidaire, Amir Khadir, avaient réclamé des comptes au ministre Bolduc.

Dans une lettre transmise à la fin du mois de février au ministère de la Santé de l'Ontario, l'ancien député libéral de Nelligan, Russell Williams, devenu président de Rx&D (l'association des sociétés pharmaceutiques canadiennes), s'oppose à la divulgation des ententes par le Bureau du directeur général de l'information de l'Ontario. Selon M. Williams, il s'agit de renseignements névralgiques. Son association «est en complet désaccord» avec l'opinion voulant que ces informations ne puissent servir à d'autres acheteurs importants de médicaments innovateurs.

Karine Rivard, attachée de presse du ministre, a expliqué que le contentieux de la RAMQ devra notamment évaluer la capacité du Québec d'imposer une entente convenue dans une autre province.

Selon la politique du médicament du gouvernement du Québec, la RAMQ doit payer le prix le plus bas au pays pour chaque médicament d'origine.

Par ailleurs, Québec peut aussi s'attendre à bénéficier d'économies importantes du côté des génériques. L'Ontario vient de décider unilatéralement de réduire de 20% le prix payé pour les produits génériques. Ces firmes gonflaient les prix en y ajoutant de généreuses ristournes consenties aux pharmaciens.

Transposée au Québec, cette décision signifierait une économie de 300 millions de dollars, a déjà indiqué Bernard Drainville. Le ministre Bolduc, lui, parle de «centaines de millions».