La Société de médecine nucléaire demande au Canada de respecter sa promesse d'assurer un approvisionnement à long terme en isotopes médicaux.

L'ancien président de l'organisme, le docteur Robert Atcher, a dénoncé la décision du gouvernement Harper de renoncer à construire deux réacteurs nucléaires plus modernes.

Les deux réacteurs de type Maple devaient remplacer les deux réacteurs NRU de Chalk River, en Ontario, mais ils avaient déjà dépassé leur budget de plusieurs millions de dollars et ils accusaient des années de retard sur leur échéancier quand les conservateurs ont mis fin au projet, citant des problèmes de conception.

Le docteur Atcher affirme que les États-Unis ont suspendu leur propre projet de réacteurs capables de produire des isotopes quand le Canada a vanté les réacteurs Maple comme source d'approvisionnement à long terme. Il a demandé au Canada de respecter sa promesse.

La Société de médecine nucléaire tient cette semaine son assemblée annuelle à Salt Lake City, dans l'Utah.

Lundi, la Société de médecine nucléaire a également critiqué Énergie atomique du Canada limitée (EACL) pour les délais répétés pour la réparation de ce réacteur nucléaire vieillissant.

«Nous sommes très frustrés par le fait que nous attendons depuis un an», a affirmé le docteur Robert Atcher, l'ancien président de l'organisme.

«En premier, on nous a dit qu'il faudrait un mois pour compléter les réparations, ensuite, trois mois, six mois, puis on a cessé de nous donner des échéanciers», a-t-il raconté.

Jusqu'à ce que EACL le ferme, en mai 2009, après qu'une fuite eut été détectée, le réacteur NRU approvisionnait un tiers de la demande mondiale en isotopes.

La société d'État pense que le réacteur, mis en service il y a 53 ans, ne sera pas réparé d'ici la fin juillet, soit plus d'un an après avoir été fermé.

Quelques autres réacteurs répartis ailleurs dans le monde, eux aussi construits, il y a 50 ans, ont dû assumer la production des isotopes utilisés pour diagnostiquer le cancer et les maladies cardiaques.

La perte du réacteur de Chalk River est devenue encore plus problématique avec la fermeture du réacteur néerlandais qui fournissait un autre tiers de l'approvisionnement mondial, laissant ainsi la production à des réacteurs en Belgique, France et Afrique du Sud.

Depuis, les médecins doivent composer avec un approvisionnement en isotopes irrégulier. Cette situation les a forcés à se rabattre sur des solutions de rechange, comme le thallium, une sorte d'isotope plus ancien, mais ne fournissant pas des images aussi claires que celles obtenues avec le technétium 99.