Plus besoin d'être premier de classe et d'avoir eu un cheminement scolaire sans faille pour être admis en médecine à l'Université McGill. Afin de diversifier le profil de ses étudiants, l'établissement accueillera dès septembre trois candidats au «profil non traditionnel». Ces étudiants, qui doivent avoir interrompu leurs études universitaires depuis au moins trois ans, auront la chance de réaliser leur rêve : devenir médecin.

«Vous avez songé à la médecine, mais avez suivi un cheminement non traditionnel pour y arriver? Vous avez possiblement été sur le marché du travail pendant plusieurs années. Vous avez peut-être élevé une famille. Ou peut-être êtes-vous un professionnel paramédical qui aspire à faire autre chose. Voilà un court exemple de cheminements "non traditionnels" possibles pouvant mener à la médecine à l'Université McGill», peut-on lire depuis une semaine sur le site web de l'établissement.

Le vice-doyen adjoint aux admissions de l'Université McGill, le Dr Saleem Razack, explique vouloir «diversifier le profil» des futurs médecins. «Nous voulons avoir des médecins qui reflètent l'image de la société. Toutes les études démontrent que plus la profession sera diversifiée, meilleur sera le système de santé», explique le Dr Razack.

Chaque année, environ 180 personnes sont admises en médecine à l'Université McGill. De ce nombre, 80 proviennent des cégeps québécois. «Environ 80 autres possèdent un baccalauréat, mais, tout comme les jeunes sortis des cégeps, ces futurs médecins sont souvent issus de milieux de vie privilégiés», explique le Dr Razack. Plusieurs n'ont pas occupé d'emploi durant leurs études, ajoute-t-il.

«Pour les trois postes réservés aux étudiants non conventionnels, on cherche plutôt des candidats avec des expériences de travail et de vie différentes», mentionne le Dr Razack.

Déjà, plusieurs personnes ont soumis leur candidature, dont des infirmières et des ingénieurs. Pour avoir une chance d'être admis, les candidats doivent être sur le marché du travail depuis au moins trois ans, avoir obtenu un baccalauréat avec une moyenne de 3,2 ou plus et posséder certains préalables en sciences.

Pour l'instant, seulement trois postes sont réservés à ces étudiants. «Mais d'ici quelques années, on pourrait en accepter plus», affirme le Dr Razack.

L'Université Laval, à Québec, réserve elle aussi cette année huit postes à des candidats qui ont été sur le marché du travail pendant un minimum de deux ans.

À l'Université de Sherbrooke, on explique qu'aucune poste n'est réservé à ce type de candidats, mais ceux-ci peuvent tout de même postuler dans la catégorie «détenteur d'un baccalauréat» et être acceptés.