Une chauve-souris atteinte de la rage a mordu un humain il y a quelques jours au centre-ville de Montréal. La direction de la santé publique a lancé, hier, un appel afin de savoir si d'autres personnes ont pu être mordues par la bête.

L'affaire est survenue le 10 septembre dernier, à l'angle de la rue Sherbrooke Ouest et de l'avenue McGill. Un passant a aperçu la bête en détresse sur le trottoir. Lorsqu'il a tenté de la mettre dans une boîte afin de la transporter en lieu sûr, la petite créature l'a mordu.

La chauve-souris a par la suite été transportée au Biodôme de Montréal, où des analyses ont démontré qu'elle était porteuse du virus de la rage.

«C'est un phénomène assez inusité; on estime que moins de 1% de la population de chauves-souris à Montréal est atteinte de la rage, a expliqué Lise Chabot, porte-parole de la Direction de la santé publique de Montréal. Mais puisque c'est survenu à l'heure du midi près de l'école Face et de l'Université McGill, on veut s'assurer que la chauve-souris n'a pas été manipulée par d'autres personnes.»

Maladie mortelle

Les morsures de chauve-souris ne sont pas douloureuses et passent souvent inaperçues, a-t-elle précisé. Mais la rage est une maladie mortelle qui ne peut pas être guérie une fois que les symptômes se sont manifestés. Des traitements préventifs existent, mais ils doivent être administrés entre 20 et 90 jours après la morsure, selon l'endroit du corps où la victime a été mordue.

Selon Jacques Dancosse, vétérinaire et biologiste au Biodôme de Montréal, la rage progresse dans les nerfs vers le cerveau à raison de quelques millimètres par semaine. Une fois que la maladie a atteint le cerveau, elle est incurable.

Le dernier cas mortel de rage à Montréal remonte à l'an 2000. La maladie avait été transmise par une chauve-souris. Selon M. Dancosse, les chauves-souris sont actuellement les seuls animaux atteints de la rage dans la métropole.