De plus en plus de Québécois souffrent d'allergies alimentaires et la société doit s'adapter afin qu'ils ne vivent pas dans la crainte constante d'ingérer un produit qui peut leur être fatal.

C'est du moins l'avis de l'Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA), qui tient samedi à Montréal son 20e colloque.

Selon la coordonatrice en santé et en nutrition de l'AQAA, Stéphanie Bernice, l'Agence canadienne de l'inspection des aliments devrait présenter sous peu une nouvelle réglementation sur les allergènes alimentaires qui devrait simplifier l'identification des substances potentiellement nocives.

Celle-ci sera bienvenue, dit Mme Bernice, puisqu'à l'heure actuelle, il est parfois difficile de déchiffrer les informations présentées sur les emballages des produits. Il est également nécessaire que cette réglementation légifère sur les produits pouvant contenir des traces d'un allergène. Selon Stéphanie Bernice, de nombreux fabricants omettent de noter la présence d'allergènes -aussi petite soit-elle- sur les aliments consommés. Et cela peut être fatal pour les personnes allergiques, rappelle la coordonnatrice.

Par ailleurs, bannir certains aliments, comme les arachides ou le lait, des milieux scolaires ne représente pas tout le temps la solution appropriée pour répondre au problème des allergies, dit Mme Bernice.

Par exemple, les éducateurs pourraient être davantage formés pour mieux identifier les symptômes d'allergie. Des mesures peuvent aussi être favorisées pour que les enfants se lavent plus souvent les mains à l'école et que ceux qui souffrent d'allergies soient plus encadrés.

De manière générale, croit Mme Bernice, une seule et même politique devrait être adoptée par tous les établissements scolaires québécois pour faciliter la gestion des allergies.

Il est également essentiel de sensibiliser les acteurs du milieu de l'hôtellerie, de la restauration et de la santé, dit l'AQAA, puisqu'ils sont aussi touchés de très près par la problématique.

Près de 300 000 Québecois souffrent d'allergies alimentaires. Selon Mme Bernice, le phénomène s'est amplifié au cours de vingt dernières années, notamment en raison d'une plus grande diversité alimentaire et de l'industrialisation, qui peut dénaturer les aliments. Des facteurs d'ordre génétique sont aussi à l'origine des problèmes d'allergie.