Le vieillissement de la population fera augmenter moins que prévu les dépenses en services médicaux, selon un nouveau rapport de l'Institut canadien d'information sur la santé.

L'an dernier, les dépenses canadiennes ont crû de moins de 5%, la plus faible augmentation depuis 13 ans. Et même si la proportion de la population qui a plus de 65 ans est passée de 12,3% à 13,7% depuis l'an 2000, la part des dépenses qui est due au troisième âge n'a pas augmenté aussi vite.

«Plusieurs économistes de la santé pensent que le vieillissement de la population ne causera pas de tsunami gris dans les dépenses, mais plutôt une augmentation graduelle des coûts», explique l'auteur de l'étude, Jean-Marie Berthelot. «La population est plus en santé qu'auparavant. Il y a des innovations technologiques qui augmentent la demande de soins dans les populations plus jeunes. Il y a 20 ans, un remplacement du genou ou de la hanche à 45 ans, ça ne se faisait pas. Aujourd'hui, on le fait. La tranche d'âge qui entraîne vraiment de fortes dépenses par habitant, c'est celle des plus de 80 ans. Avant que les baby-boomers n'atteignent ce seuil, il faudra encore 15 ans. Et certaines innovations ont réduit la pression sur le système de santé: il y a 30 ans, il n'y avait pas de centres pour personnes âgées autonomes ou semi-autonomes. Leur existence diminue la demande pour les centres de soins de longue durée, qui sont plus coûteux.»

Le Québec a la plus faible moyenne de dépenses par habitant, à 5096$. C'est l'Alberta qui dépense le plus, à 6266$. «Le Québec est la province, avec la Colombie-Britannique, où la hausse des dépenses de santé est la plus faible, dit M. Berthelot. On y gère mieux les coûts. Les salaires y sont moins élevés que dans d'autres provinces. Ce n'est pas par manque de personnel: le Québec a plus de spécialistes et de médecins de famille par habitant que la moyenne canadienne, et autant d'infirmières.»