Québec s'est entendu samedi avec le syndicat qui représente la majorité des infirmières de la province. Après un an de négociations ardues, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et le gouvernement se sont entendus pour diminuer de près de moitié le recours au privé et sur d'importantes bonifications salariales.

La présidente de la FIQ, Régine Laurent a qualifié ces gains de «remarquables».

Les infirmières seront maintenant payées pour la période dite de «chevauchement», période d'une quinzaine de minutes entre les quarts de travail durant laquelle les informations sur l'état de santé des patients sont transmises d'une employée à l'autre. Annuellement, cette bonification représente une augmentation salariale de 3,45%.

«Je vous le dis avec émotion, cela fait 30 ans que je suis infirmière et cela fait 30 ans qu'ont est frustrées de cette situation», a affirmé Mme Laurent dimanche en conférence de presse.

Les infirmières qui n'ont pas ces périodes de chevauchement - comme celles qui travaillent dans les CLSC ou les infirmières auxiliaires - auront droit à une prime annuelle de 2%.

D'autres primes substantielles s'ajouteront pour celles qui occupent les quarts de travail de soir, de nuit ainsi qu'aux soins intensifs. Depuis 1989, les infirmières qui travaillaient le soir obtenaient des primes de 4%. À partir de maintenant, elles seront de 6% et, à la fin de la convention collective, de 8%.

Pour les quarts de nuit, la prime maximale qu'une infirmière peut obtenir passe de 11% à 16%.

La définition des infirmières qui travaillent aux soins critiques s'est également élargie pour inclure davantage de spécialités. Elles auront droit à des primes allant de 12% à 14%.

À toutes ces primes s'ajoute la hausse salariale de 7% en cinq ans, négociée à la table commune en juin dernier.

Selon une source au ministère de la Santé, la mise en oeuvre de cette entente coûtera annuellement 150 millions au gouvernement.

Autre gain majeur: Québec s'est engagé à réduire de 40% d'ici cinq ans le taux d'utilisation de la main-d'oeuvre provenant des agences privées de placement, qui louent du personnel infirmier au système de santé.

L'entente de principe sera soumise aux délégués de la FIQ jeudi et vendredi prochains. Le syndicat représente 58 000 membres.

- Avec la collaboration d'André Noël et de La Presse Canadienne