Le gouvernement Charest injectera au moins 50 millions supplémentaires par année dans les soins destinés aux personnes âgées au cours des trois prochaines années, surtout dans le but de les maintenir à domicile le plus longtemps possible. Ces sommes pourraient être substantiellement bonifiées en cours de route, a appris La Presse.

Le premier ministre Jean Charest annoncera ces investissements aujourd'hui à Laval en compagnie des ministres Yves Bolduc, Dominique Vien et Marguerite Blais.

Il réalisera ainsi l'un des engagements de son discours d'ouverture de la session parlementaire, la semaine dernière. Il avait alors promis un «plan de services intégrés aux personnes âgées». «Ce plan comporte plusieurs volets: davantage de soutien à domicile, davantage de places en convalescence, davantage de places en ressources intermédiaires et en soins de longue durée», avait-il dit.

Le gouvernement n'annoncera vraisemblablement pas d'investissements en immobilisation, donc pas question d'ouvrir de nouveaux CHSLD. Il misera surtout sur le soutien à domicile en augmentant les services donnés par des infirmières, des physiothérapeutes et des ergothérapeutes, par exemple.

Québec créera des places en ressources intermédiaires (RI), en plein essor depuis quelques années. Les RI sont des résidences privées qui accueillent des aînés qui ont besoin de moins de trois heures de soins par jour (les CHSLD sont réservés aux personnes les moins autonomes). Supervisées de façon constante (mais pas par une infirmière), les RI sont liées par contrat avec un centre de santé et de services sociaux (CSSS) qui fournit les services professionnels.

Les centres de réadaptation recevront du financement afin d'accueillir plus de personnes âgées en convalescence. Le but: libérer des lits dans les hôpitaux et, par conséquent, décongestionner les urgences.

En 2008-2009, 418 millions  ont été consacrés aux services à domicile et 1,7 milliard à l'hébergement en CHSLD.176 000 aînés reçoivent des soins à domicile chaque année.

Il faudra toutefois patienter avant que le gouvernement ne dévoile un autre plan, aussi attendu, destiné à améliorer la qualité des services aux aînés dans les résidences privées. Un projet de loi et un règlement seront déposés bientôt.

Comme La Presse l'a déjà indiqué au cours des derniers mois, Québec entend créer un processus d'inspection propre aux résidences privées, qui ne sont pas soumises aux «visites d'appréciation de la qualité» comme les CHSLD. Québec a abandonné l'idée d'étendre ces visites aux résidences privées au motif que ce serait trop lourd et coûteux. C'est pourquoi il est en train de mettre au point un processus d'inspection distinct.

La vérification des antécédents judiciaires dont font déjà l'objet les membres des conseils d'administration et les propriétaires de résidences s'appliquera aussi aux employés.

Les critères en matière de formation du personnel seront revus. Actuellement, les résidences privées sont obligées d'avoir en poste, 24 heures sur 24, une seule personne qui détient une formation en réanimation cardiorespiratoire, en secourisme et en déplacement sécuritaire des aînés. Un ratio d'employés formés devrait être fixé en fonction du nombre de pensionnaires. Depuis mai 2008, Québec a entre les mains un rapport qui lui recommande d'obliger tous les employés et propriétaires à avoir une formation.