Le gouvernement Charest embauchera 23 inspecteurs pour avoir à l'oeil les 2200 résidences pour aînés du Québec.

Cette mesure du budget Bachand, passée inaperçue, coûtera 1,5 million de dollars par an.

Les 23 inspecteurs feront partie d'une nouvelle «unité» au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux. Cette unité aura pour mandat d'»assurer une application systématique et cohérente à travers le Québec des exigences reliées à la certification».

La Presse a révélé l'automne dernier que le gouvernement Charest avait l'intention de créer un processus d'inspection propre aux résidences privées. Ces dernières ne sont pas soumises aux «visites d'appréciation de la qualité» comme les CHSLD, une situation dénoncée par la Protectrice du citoyen en septembre. Raymonde Saint-Germain reprochait au gouvernement de ne prévoir aucune inspection dans les résidences privées une fois qu'elles sont certifiées. Le processus de certification n'a aucun sens si l'on ne s'assure pas de la qualité des services, disait-elle en substance.

Corriger les lacunes

La ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, présentera d'ici juin - avec des mois de retard - des mesures pour corriger les lacunes du processus de certification. Toutes les résidences devaient être certifiées en juin 2009. Or 30% ne le sont toujours pas à Montréal, et 15% dans l'ensemble du Québec.

Dominique Vien annoncera que la vérification des antécédents judiciaires s'appliquera aux employés des résidences, et plus seulement aux propriétaires et aux membres des conseils d'administration.

Les critères de formation seront revus. «Nous pensons effectivement que les personnes qui travaillent auprès des personnes vulnérables doivent avoir une certaine formation, a affirmé la ministre Vien la semaine dernière. Je dis «une certaine» parce que, dans cette révision que je suis en train de faire, nous aurons deux types de résidences: des résidences pour personnes autonomes, donc avec une formation de base pour les personnes qui y travailleront, et des résidences pour semi-autonomes», dont les employés devront avoir «une formation un petit peu plus spécifique».

Pas de formation

À l'heure actuelle, une forte proportion de préposés aux bénéficiaires n'ont pas de formation. La Table de concertation sur la formation du personnel oeuvrant en CHSLD et en résidences pour personnes âgées avait dénoncé la situation dès mai 2008. La Table avait constaté que «seulement 41% des 146 résidences (sondées à l'époque) exigent une formation de préposé au moment de l'embauche». Elle recommandait d'obliger tous les employés et propriétaires à avoir une formation.