Le registre du cancer est une «bonne nouvelle, mais il arrive très tard et en retard», dénonce la Coalition priorité cancer du Québec, qui a ouvert sa troisième conférence, ce matin. La vice-présidente de la Coalition, Nathalie Rodrigue, a tracé un bilan peu flatteur des actions du gouvernement depuis dix ans dans la lutte contre le cancer, et a déploré qu'il aura fallu presque sept ans pour en venir à un registre.

«Moins du tiers des établissements sont en mesure de livrer des informations à partir du registre local, a expliqué la vice-présidente. C'est donc dire que 48 établissements sur 70 doivent extraire manuellement les données de pathologie, et ne seront pas en mesure de livrer quoique ce soit avant le milieu de l'été, au mieux. Nous avons pourtant besoin d'un registre avant janvier 2012.»

La Coalition a aussi annoncé son intention de demander au ministre de la santé de convoquer une rencontre au sommet pour mettre sur la table un plan d'action d'urgence. Yves Bolduc est appelé à prendre la parole demain matin. Le cancer est une priorité ministérielle depuis 2003, a rappelé la Coalition, mais il aura fallu quatre ans après la proclamation connaître les orientations du gouvernement, a-t-on déploré.

Promesse des biomarqueurs

La conférence qui rassemble des professionnels de la santé et des chercheurs, s'est poursuivi avec l'importance de pousser la recherche dans le domaine des «biomarqueurs». Selon les gènes, certains médicaments, comme le Tamoxifen, ne sont pas efficaces chez certains patients, a expliqué Mark Basik, chirurgien oncologue à l'Hôpital général juif.

Lui et son homologue, Michel Tremblay, directeur d'un centre de recherché à McGill, sont d'avis qu'il faut créer un «consortium» en recherché sur le cancer au Québec, en collaboration avec plusieurs centres de recherche. Ils ont présenté plusieurs données démontrant par ailleurs que la chimiothérapie n'est pas nécessaire dans tous les cas.