La promesse du gouvernement de créer un réseau de maisons de naissance, faite en 2008, tarde à se concrétiser, mais le ministre Yves Bolduc s'engage à accélérer la cadence à compter de maintenant.

Pour y arriver, il a annoncé jeudi qu'il modifiait le mode de financement des maisons de naissance, la façon de faire actuelle ayant pour effet de freiner l'expansion du réseau.

Le ministre de la Santé a aussi réaffirmé que les femmes enceintes avaient le droit d'accoucher là où elles le voulaient, à l'hôpital ou en maison de naissance, et qu'elles devaient avoir accès à une sage-femme, si tel était leur désir.

Jusqu'à maintenant, les projets de maisons de naissance devaient être approuvés et financés à parts égales entre l'agence locale de la santé et des services sociaux et le ministère, ce qui occasionnait de longs délais.

Mais désormais, Québec assumera 100% de la facture et gérera l'étude des projets. Les agences superviseront par la suite la gestion des projets retenus.

En point de presse, le ministre Bolduc s'est dit convaincu que cela permettrait d'accélérer l'ouverture d'autres maisons. Son objectif consiste à doter chaque région d'une maison de naissance, pour un total de 18 d'ici 2018.

«Le modèle des sages-femmes avec les maisons de naissance est un modèle qui est accepté et qui est en déploiement», a dit le ministre, nullement inquiet de la résistance manifestée dans le passé par certaines équipes médicales envers les sages-femmes, qu'elles pratiquent à l'hôpital ou en maison de naissance.

Ces maisons, «au cours des prochains mois, des prochaines années, on en veut partout dans chacune des régions du Québec», avait dit le ministre en Chambre, en matinée, après avoir reconnu que «le financement partagé entre l'agence et le ministère était un frein» à leur multiplication.

Actuellement, au Québec, on compte 11 maisons en milieu urbain et deux dans le Grand Nord.

L'accessibilité au service demeure marginale. Au total, il n'y a toujours que 2% des bébés québécois qui voient le jour dans une maison de naissance avec l'aide d'une sage-femme. Le ministre Bolduc veut faire grimper cette proportion à 10% d'ici 2018.

Par ailleurs, le ministre s'est aussi engagé à ce que les 15 nouvelles sages-femmes fraîchement diplômées trouvent un emploi dans le réseau de la santé.

Pour l'État, un accouchement en maison de naissance ne représente pas une économie par rapport à l'hôpital.

La porte-parole de l'opposition péquiste, Agnès Maltais, a reproché au ministre de ne pas fournir de précisions quant à ses intentions.

«Combien d'argent il va mettre là-dedans? À quel rythme il va les développer (les maisons)? Quel est l'échéancier? C'est cela qu'on veut savoir», a-t-elle dit en point de presse.

De son côté, la Coalition pour la pratique sage-femme s'est présentée à l'Assemblée nationale pour réclamer du ministre Bolduc qu'il multiplie les maisons de naissance et qu'il prépare un plan de développement des services de sages-femmes.

Au Québec, le rôle de la sage-femme a été reconnu légalement il y a 12 ans.