Sept ans et des milliards de dollars plus tard, le système des soins de santé au Canada a fait peu de progrès par rapport aux objectifs fixés en 2004.

C'est du moins l'avis du Conseil canadien de la santé, chargé d'évaluer les améliorations réalisées grâce à l'accord de 41,3 milliards $ sur la santé, qui avait été conclu pour les dix années suivantes.

Le document avait été qualifié, à l'époque, de «solution pour une génération».

L'accord devait assurer un financement fédéral suffisant, permettre aux gouvernements de diminuer les listes d'attente pour des soins, en plus d'améliorer divers éléments du système de santé.

Un nouveau rapport, qui sera publié cette semaine, démontre toutefois que ces objectifs ont été atteints à cinquante pour cent seulement. Les gouvernements fédéral et provinciaux commencent par ailleurs à prévoir les grandes lignes du nouvel accord sur la santé.

«Notre système de soins de santé a parcouru un long chemin depuis 2004, mais il y a encore beaucoup de pain sur la planche pour arriver à la vision de départ, celle de tous les Canadiens. Un système plus accessible, de meilleure qualité et plus durable», a souligné le président du conseil, Jack Kitts, à un conseil du Sénat juste avant le déclenchement des élections fédérales.

Son témoignage est à l'image des principales conclusions qui devraient être contenues dans le rapport officiel, qui sera publié mardi, ont indiqué des représentants du conseil.

Le conseil sur la santé a souligné que les gouvernements avaient réussi à réduire le temps d'attente dans des zones ciblées, mais que cela avait engendré des files d'attente plus longues dans les salles d'urgence.

Les gouvernements ont fait des listes d'attente leur priorité pour certaines procédures. S'ils ont atteint leur but, cela a eu pour effet d'augmenter le temps d'attente à l'urgence, une situation qui semble sans solution, indique le conseil dans son rapport.

Le conseil s'inquiète également de la pénurie persistante de médecins et d'infirmiers, en plus de l'absence d'un plan national pour les médicaments.

Selon le conseil, le manque de main-d'oeuvre serait attribuable au peu de collaboration à l'échelle nationale.

L'amélioration des soins à domicile est également confrontée à des problèmes semblables. Les agences privées ont par ailleurs vite pris le dessus face aux projets brouillons que finançait le secteur public.

Les provinces ont fait savoir qu'elles tentaient de mettre sur pied un plan d'achat en gros, afin d'abaisser les prix des médicaments. Le gouvernement fédéral s'est toutefois fait silencieux à ce chapitre.

La ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, avait déclaré l'été dernier qu'elle était intéressée par cette idée. Son porte-parole, Tim Vail, refusait néanmoins de répondre à toute question à ce sujet la semaine dernière.

Les conservateurs de Stephen Harper ont été avares de commentaires sur la façon dont ils envisagent de financer le système de santé.