Des chercheurs canadiens ont annoncé, lundi, avoir découvert le premier cas acquis au pays de la superbactérie NDM1. Cette découverte suscite l'inquiétude alors qu'on apprend qu'un premier décès lié à cette bactérie résistante à presque tous les antibiotiques a été enregistré au Québec en décembre dernier.

Un homme est mort au Québec à la mi-décembre après avoir contracté cette bactérie selon un rapport du Laboratoire de santé publique du Québec. La victime aurait été mise en contact avec la superbactérie NDM1 (New Delhi Métallo) lors d'une opération au tibia subie en Inde quelque temps plus tôt.

La superbactérie NDM1 est apparue pour la première fois en Inde en 2008 et se répand depuis à travers le monde. La plupart des cas sont recensés en Inde et au Pakistan. Mais la popularité croissante du tourisme médical dans ces pays a fait augmenter le nombre de cas à travers le monde.

Environ 300 cas d'infection ont jusqu'à maintenant été recensés sur le globe. Au Canada, une dizaine de cas ont été rapportés. Deux d'entre eux ont été mortels, soit le cas québécois et celui d'une femme de 76 ans de Colombie-Britannique.

Très résistante

La NDM1 produit un enzyme qui modifie l'ADN de plusieurs types de bactéries, les rendant plus difficiles à soigner. Seulement deux antibiotiques très puissants permettraient actuellement de contrer la NDM1.

Dans la dernière édition du Journal de l'Association médicale canadienne publiée lundi, des chercheurs ont annoncé qu'un homme de 86 ans vivant en Ontario aurait contracté la maladie au pays. Cet homme aurait été hospitalisé après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral. Au contraire des cas de NDM1 précédemment recensés, l'homme n'aurait pas mis les pieds à l'extérieur du pays depuis 10 ans et n'a donc pas pu contracter la superbactérie ailleurs.

«Le NDM1 a un fort potentiel de se transformer en problème de santé publique mondial et une surveillance coordonnées est nécessaire», écrivait la revue médicale The Lancet en 2010.

Le directeur du Laboratoire national de santé publique du Québec, le Dr Michel Couillard, estime que le dernier cas canadien rapporté cette semaine dans le Journal de l'Association médicale canadienne ne doit pas alarmer inutilement la population. «Ça ne veut pas dire que la bactérie est présente partout au pays. Mais ça veut dire qu'il est important de continuer de tracer les cas et c'est ce qu'on fait actuellement», dit-il.

- Avec La Presse Canadienne