Il y a quelques années, Richard Mayrand a eu un grand choc en apprenant que le cancer des glandes salivaires qu'il avait combattu 21 ans plus tôt était revenu. Les seconds traitements furent difficiles. Une chirurgie lui a laissé un trou gros comme une demi-balle de golf dans le visage. Son oeil gauche et sa bouche ne se fermaient plus. Puis les douloureux traitements de radiothérapie ont suivi.

Aujourd'hui, M. Mayrand a retrouvé une vie normale. Mardi, il a salué le travail exemplaire des équipes du département d'oto-rhino-laryngologie (ORL) du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).

René Angélil a lui aussi pris la parole pour souligner le travail de ce groupe, qui l'a aidé lui aussi il y a quelques années à combattre un cancer de la gorge et qui a également aidé sa femme, la chanteuse Céline Dion, à surmonter des problèmes récurrents de voix.

«J'ai été tellement impressionné par les médecins. Je voyage à travers le monde et je peux vous dire qu'ici, au Québec, on a des gens aussi talentueux dans tous les domaines», a déclaré M. Angélil.

Le célèbre imprésario a accepté de prêter son nom à la chaire de recherche en oncologie ORL Dr Azar - Angélil, la première du genre au Québec. La chaire recevra l'aide financière de la Fondation du CHUM (500 000 $), de Quebecor (250 000 $) et du Groupe Jean Coutu (100 000 $), entre autres.

«Le gouvernement n'encourage pas tellement la recherche. On retire même des fonds. Mais si on n'a pas de recherche, on ne peut pas avancer», a noté M. Angélil, tout en remerciant les donateurs pour leur générosité.

1600 diagnostics par année

Chaque année au Québec, 1600 diagnostics de cancer ORL sont posés, notamment des cancers des sinus, de la gorge et du nez. Le taux de survie est de 50% à 60%. Mais les traitements sont mutilants. «Ces cancers sont particuliers parce qu'ils laissent d'importantes séquelles sur le visage, l'apparence, la voix...», a expliqué le recteur de l'Université de Montréal, le Dr Guy Breton.

La chaire de recherche tentera entre autres de trouver de nouveaux traitements pour améliorer la survie des patients et la qualité de vie des survivants ainsi que pour rendre les traitements moins traumatisants.

La Dre Lyne Desnoyers du service ORL du CHUM était émue, mardi, en annonçant la création de la chaire de recherche, un projet qui lui a été inspiré par son mentor, le Dr Antoine Azar, décédé en 2010. «Le Dr Azar a toujours cru en moi. Il me disait toujours de donner le meilleur de moi-même. J'ai décidé de faire le meilleur de moi-même pour lui, a-t-elle témoigné, un trémolo dans la voix. (...) Avec la chaire, on va permettre aux patients d'aller plus loin. De vivre mieux. De vivre plus.»

Le Dr Apostolos Christopoulos, qualifié par René Angélil de véritable «Mario Lemieux» de sa spécialité, est pressenti pour devenir le premier titulaire de la chaire.