Le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), est consterné par les propos qu'a tenus David Levine en commission parlementaire, au début de la semaine. Bombardé de questions au sujet des urgences bondées, le président de l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal avait montré du doigt les omnipraticiens, qui selon lui «n'ont pas permis de créer une première ligne forte en pratiquant dans des cliniques ouvertes de 9 à 5 et fermées durant la fin de semaine».

«Je n'en reviens pas, a dit le Dr Godin à La Presse. C'est du déni. Il y a 27 cliniques réseau à Montréal, dans lesquelles nos médecins offrent une grande accessibilité. Le problème n'est pas là, il est dans les ressources. Je le répète, il nous faut le soutien des infirmières pour améliorer les soins de première ligne, et l'accès rapide à des tests de laboratoire.»

David Levine a pour sa part senti le besoin de préciser sa pensée devant les médias, qu'il a convoqués hier matin pour résumer son bilan des cinq dernières années devant la commission parlementaire. Sans être en mesure de donner des chiffres précis, il a dit qu'il manque des omnipraticiens à Montréal. «Il faut des suivis dans les résidences pour personnes âgées. Il faut faire sortir les médecins des établissements et parvenir à faire cohabiter les omnipraticiens et les spécialistes à l'extérieur des hôpitaux.»

Encore là, le président de la FMOQ est estomaqué par ces propos: «Montréal a toujours eu sa bonne part de médecins. Je n'ai pas de problème à faire sortir les médecins des hôpitaux, mais à ce que je sache, ce sont toujours les omnipraticiens qui pratiquent aux urgences et en font tourner 17 à Montréal.»

Le Dr Godin entend rencontrer M. Levine cet automne afin de remettre les pendules à l'heure. Ce dernier s'est engagé à ramener à 18 heures le temps d'attente moyen dans les urgences d'ici 4 ans. Actuellement, la moyenne oscille autour de 20 heures, ce qui est très loin de la cible ministérielle de 12 heures.