«Parfois, peu importe son milieu de travail, la personne aurait eu des problèmes.»

Psychiatre à l'hôpital Louis-H. Lafontaine, la Dre Joanne Cyr a croisé, au fil des ans, bon nombre de patients trop impulsifs ou allergiques à l'autorité pour bien fonctionner au bureau.

Sa clinique reçoit entre autres des gens qui touchent des prestations depuis quelques années ou qui ont vécu deux ou trois rechutes. Des retours miracles après cinq ans d'absence, la médecin en a vu, et elle y croit. Mais elle croise aussi tout un lot de patients réfractaires, qui sabotent leur traitement de façon plus ou moins consciente.

En général, ces personnes souffrent d'un trouble de la personnalité, explique-t-elle. «Leur milieu de travail sert de bouc émissaire pour l'ensemble de leurs problèmes personnels. Dès qu'on leur parle d'y retourner, elles se détériorent. Ça leur permet de manifester le fait qu'on n'a pas bien pris soin d'elles à la base.»

Leurs cas étant complexes, on manque encore de balises, note-t-elle. En attendant, «ces personnes coûtent très cher au système et nuisent à celles qui sont réellement brûlées et ont de plus en plus de mal à le faire reconnaître».