Des dizaines de personnes ont manifesté, lundi midi, devant les sept centres d'hébergement pour aînés du centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance, pour dénoncer les coupes de personnel de la dernière année. Des usagers et leurs proches déplorent le fait que la qualité de vie du milieu a décliné. Un avis que ne partage pas la direction du CSSS.

Faisant face à un déficit de 7,5 millions en 2010, le CSSS Jeanne-Mance a dû redresser sa situation, notamment en faisant une restructuration de ses centres d'hébergement. Au centre d'hébergement Jean de la Lande, plusieurs postes ont été éliminés.

«À l'étage de ma femme, ils sont passés de 5 préposés aux bénéficiaires pour 22 résidants à seulement 3. Les employés n'ont plus le temps de parler aux résidants et de les faire marcher», explique Claude Giroux. «Avant, les résidants étaient changés deux fois par jour. Maintenant, c'est une seule fois. Il manque tellement d'employés le soir que des gens sont couchés à 14h30 pour la nuit», ajoute le porte-parole de la CSN, Alain Hébert.

Âgée de 93 ans et incapable de marcher, la mère de Michel Bolduc habite au centre d'hébergement Jean de la Lande depuis trois ans. Président du comité des résidants, M. Bolduc dit être témoin des nombreux changements provoqués par les coupes. «L'été dernier, on a remplacé les bons biscuits de la collation de l'après-midi par des biscuits secs. Et maintenant, les préposés ne sèchent les cheveux des résidants que s'ils ont le temps», déplore-t-il.

La porte-parole du CSSS Jeanne-Mance, Martine Dubois, explique que le rapport préposés-résidants était trop élevé au centre d'hébergement Jean de la Lande. «Il y avait un préposé pour quatre résidants alors que la moyenne est plutôt d'un préposé pour sept ou huit résidants. On a ramené les ressources à ce qui se fait de comparable ailleurs», dit-elle. Mme Dubois affirme que la direction consulte fréquemment les familles des résidants et que, jusqu'à maintenant, la grande majorité reste satisfaite des services donnés. «On continue de s'assurer de la qualité des soins», dit-elle.