Certains premiers ministres provinciaux ont exprimé, mardi, leur mécontentement face à la position d'Ottawa concernant le financement des soins de santé.

Ils ont accusé le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, d'avoir présenté une offre finale sans possibilité de négociations à ses homologues provinciaux réunis lundi à Victoria.

Lors de cette rencontre, M. Flaherty a expliqué qu'Ottawa prévoyait continuer d'augmenter les transferts aux provinces en matière de santé à raison de six pendant les six prochaines années. Ensuite, les transferts seront ajustés en fonction du PIB, ce qui assurerait selon lui un financement stable aux services de santé provinciaux.

«Je trouve cette manière de procéder malheureuse», a déploré le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall. «Je pense que les ministres des Finances s'attendaient à amorcer une série de consultations au moins sur la question des transferts, ce que ne semble pas vouloir faire le gouvernement fédéral. Il nous dit simplement: voici l'entente.»

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, David Alward, a également dénoncé l'approche choisie par Ottawa.

«C'est inacceptable que le gouvernement fédéral arrive avec une proposition unilatérale sans dialogue et sans consultation», a-t-il affirmé. «Nous ferons le nécessaire pour l'amener à s'asseoir à la table des négociations et nous travaillerons avec les autres provinces pour que cela se produise.»

De son côté, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, a affirmé que le plan proposé nuirait aux petites provinces.

«Il va essentiellement créer un fossé entre les provinces riches qui disposent de meilleurs moyens pour fournir des soins de santé et celles qui ont moins de ressources pour offrir des soins semblables», a-t-il déclaré.

Seule voix discordante du lot: celle de la première ministre de l'Alberta, Alison Redford, qui a accordé son appui à l'entente proposée par Ottawa parce que celle-ci met fin à une inégalité liée au calcul du financement par habitant qui coûte 900 millions $ à la province par année.

«Nous avons été très heureux de voir que le gouvernement fédéral avait reconnu pour la première fois que l'Alberta devait être traitée de manière égale en ce qui concerne le calcul par habitant. Pour nous, c'est une très belle réussite», a expliqué Mme Redford.

L'adoption de cette formule a toutefois suscité un peu d'inquiétude du côté de la Colombie-Britannique où le ministre des Finances, Kevin Falcon, a déclaré que ce calcul ne tenait pas compte des coûts associés au vieillissement de la population.

Le ministre ontarien des Finances, Dwight Duncan, a pour sa part remis en question, mardi, l'affirmation de Jim Flaherty selon laquelle l'accord présenté à Victoria, en liant la hausse des transferts au PIB, permettra aux provinces d'avoir une idée précise des sommes qu'elles recevront dans les années à venir.

Déjà, lundi, le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, avait soutenu que la décision du fédéral était «sans précédent» et carrément «inacceptable».

Le Manitoba, Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard ont également critiqué l'attitude d'Ottawa dans ce dossier.