Un nouveau rapport sur la salubrité des aliments publié par le Conference Board du Canada indique qu'au moins la moitié des maladies provenant de la nourriture au pays sont contractées dans des restaurants ou chez d'autres fournisseurs de produits alimentaires.

Le rapport souligne également que les Canadiens souffrent plus souvent de salmonelle, de la bactérie E. coli, de la camplyobactérie et des bactéries Yersinia que les Américains.

L'étude note que la majorité des aliments consommés par les Canadiens sont sans danger, mais elle rappelle que 8,5 pour cent des adultes canadiens ont souffert l'an dernier d'une maladie de source alimentaire suffisamment sévère pour leur faire manquer le travail.

Selon Daniel Munro, l'un des chercheurs ayant pris part à l'étude, le rapport conclut sur le fait que le Canada possède un bon système d'inspection des aliments, mais que des améliorations peuvent être apportées à la chaîne de distribution, particulièrement dans les services alimentaires et dans les foyers.

La majorité des maladies sont causées par des erreurs lors de la préparation finale et de la manipulation de la nourriture, y compris lorsque la nourriture est réchauffée, ainsi que lors de contamination croisée. Chaque année au Canada, environ 6,8 millions de cas de maladies d'origine alimentaire sont recensés.

Une partie des problèmes peut être reliée aux systèmes d'inspections dans les restaurants qui sont vus comme étant trop sporadiques pour avoir un impact sur les pratiques alimentaires quotidiennes des restaurants.

Cependant, selon Garth Whyte, le président-directeur général de l'Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires, le rapport mérite d'être rejeté, étant «étrangement pauvre en faits vérifiés».

«Les auteurs de cette étude n'ont même pas cru bon de nous contacter pour connaître les mesures que nous avons mises en place, et s'ils l'avaient fait, ils auraient appris qu'il existe trois programmes gouvernementaux de salubrité alimentaire qui forment annuellement des dizaines de milliers de personnes manipulant de la nourriture», a dit M. Whyte.

Le rapport présente une série de recommandations pour améliorer le système de salubrité alimentaire du pays, incluant la diffusion d'informations et de conseils aux restaurants et aux autres fournisseurs de services alimentaires sur la façon de minimiser les risques liés aux aliments.

L'étude presse également les gouvernements de profiter des initiatives d'information de la population en faisant participer les consommateurs aux discussions concernant la salubrité alimentaire.

Le rapport a été rendu public au dernier jour d'une conférence de 48 heures du Canadian Food Summit organisée à Toronto.