Québec octroie 1,4 million $ à un projet de recherche sur les liens entre le cancer et l'environnement. L'annonce en a été faite, lundi à Montréal, par le ministre de l'Innovation Sam Hamad et des gens du milieu de la recherche.

Le projet du Centre de recherche du CHUM (Centre hospitalier de l'Université de Montréal) est évalué à 2,8 millions $ au total. L'autre moitié des fonds proviendra de la Société de recherche sur le cancer.

Le projet, qui s'appelle GrePEC (pour Groupe de recherche et de prévention en environnement-cancer), vise à comprendre le rôle de l'environnement dans le développement et la progression du cancer.

«Nous allons continuer à travailler sur plusieurs types de cancer et des liens possibles avec environ 300 agents chimiques qu'on retrouve fréquemment dans les milieux de travail», a expliqué en entrevue le docteur Jack Siemiatycki, chercheur au Centre de recherche du CHUM.

«Pour la plupart de ces agents, il n'y a pas d'évidences que ces agents sont offensifs pour la santé. Il y en a quelques-uns que l'on connaît déjà qui sont cancérigènes ou dangereux, mais pour la plupart, on ne le sait pas. Et c'est justement notre objectif de chercher les premières évidences de nocivité, de risque de cancer potentiel pour ces agents-là», a-t-il ajouté.

L'équipe veut identifier les causes modifiables de cancer, particulièrement celles qui sont présentes dans les milieux de travail, comme la présence d'amiante, de gaz radon ou de formaldéhyde.

«Déjà une trentaine ou une quarantaine d'agents chimiques ont été identifiés comme cancérigènes dans les milieux de travail, dont l'amiante. Et nous savons fort bien que ceci n'est que le sommet d'un iceberg. Nous cherchons à identifier les autres acteurs potentiellement cancérigènes», a ajouté le docteur Siemiatycki.

Le chercheur a souligné que beaucoup moins de fonds sont consacrés à la recherche sur les causes du cancer, comme ses liens avec l'environnement, qu'à la recherche sur les médicaments, par exemple.

«La recherche sur les causes du cancer est très minime au Canada par rapport à l'enveloppe globale du budget consacré à la recherche sur le cancer au Canada; c'est environ deux pour cent qui est consacré à la recherche des causes de cancer modifiables», a déploré le docteur Siemiatycki.

Il prévoit que les premiers résultats de cette recherche pourraient être connus dans quatre ans. Ils seront accessibles aux scientifiques, aux journalistes, aux autorités de la santé publique, aux organismes de réglementation et à toute partie intéressée, affirme-t-on au Centre de recherche du CHUM.