La médecine vétérinaire est aussi touchée par la pénurie de médicaments injectables engendrée par les problèmes à l'usine de Sandoz à Boucherville.

Certains produits injectables homologués pour la médecine humaine comme la morphine ou les tranquillisants sont administrés aux animaux durant les interventions. À l'instar des hôpitaux québécois, les vétérinaires de la province s'approvisionnent également en grande partie auprès de Sandoz Canada. En entrevue avec La Presse, Pierre Bédard, le directeur de l'approvisionnement chez CDMV, l'un des plus gros groupes d'achats du Canada de médicaments pour les animaux, a affirmé que Sandoz ne fournissait plus aucun médicament destiné aux animaux afin de donner la priorité à la santé humaine. Les entreprises qui peuvent offrir des médicaments de remplacement favorisent aussi les humains. «Tout le secteur vétérinaire est en pénurie», a-t-il affirmé.

Yves Rondenay, responsable de la pharmacie et anesthésiste au Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) de l'Université de Montréal (l'équivalent du CHUM pour les animaux), affirme que la crise est «préoccupante». Mais puisque son hôpital garde en moyenne un ou deux mois de stocks, les interventions nécessitant l'administration de médicaments contre la douleur comme la morphine n'ont pas encore dû être reportées. En comparaison, les hôpitaux pour humains gardent en général de deux à quatre semaines de stock. «Ça nous a sauvés un petit peu depuis le début de la crise. Nous avons plus de marge de manoeuvre pour trouver des solutions», a expliqué M. Rodney. Une douzaine d'interventions sont pratiquées chaque jour au CHUV, principalement sur des animaux de compagnie.