Après la Colombie-Britannique et plus récemment le Nouveau-Brunswick, c'est au tour du Québec d'être touché par une épidémie de coqueluche. Depuis le 1er janvier dernier, 88 cas de coqueluche ont été déclarés au registre des maladies à déclaration obligatoire du Québec, comparativement à 12 cas pour toute l'année 2011. En excluant 2009, la moyenne enregistrée de 2007 à 2011 était de seulement 72 cas pour toute l'année.

À l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), où on surveille constamment l'éclosion des différentes infections, on confirme qu'il s'agit d'une épidémie. Mais on parle d'une épidémie «contrôlée».

«Étant donné le taux important de vaccination dans la population, on peut parler d'une épidémie qui est sous contrôle, explique le Dr Gaston De Serres, épidémiologiste à l'INSPQ. En 1998, la pire année qu'on a connue pour la coqueluche, on avait changé de vaccin. Celui qu'on utilise aujourd'hui [acellulaire] offre une protection variant de 85 à 90%, il prévient donc les complications et la mortalité.»

Adolescents et enfants à risque

La coqueluche est une maladie hautement contagieuse qui touche la paroi des voies respiratoires. Elle est causée par le bacille de Bordet et est transmise par voie aérienne. Dans 86,4% des cas, selon les données compilées par le ministère de la Santé et des Services sociaux, elle touche les adolescents et enfants de 15 ans et moins. Au Québec, on explique qu'on a commencé à remarquer une hausse des cas au mois d'août dernier, mais qu'ils se sont multipliés au cours des deux premiers mois de 2012. La dernière recrudescence de coqueluche au Québec a été enregistrée en 2009, avec 768 cas déclarés, pour un taux de 9,8 cas pour 100 000 personnes.

À l'hôpital Sainte-Justine, où les urgences débordent depuis le début de l'année, on n'a pas noté une recrudescence des cas de coqueluche au cours des dernières semaines. «C'est assez étonnant, mais on a même noté une diminution du nombre d'hospitalisations aux étages», a affirmé Josée Brosseau, porte-parole du centre hospitalier universitaire pédiatrique. L'Hôpital de Montréal pour enfants n'a quant à lui pas été en mesure de transmettre des données, hier, sur le nombre d'enfants touchés.

Le 1er mars dernier, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a déclaré une épidémie après que 47 cas eurent été déclarés, dans les régions de Saint-Jean et de Moncton. En Colombie-Britannique, on a dénombré 140 personnes touchées depuis le mois de décembre dans la Vallée-du-Fraser, mais le nombre réel de personnes infectées est plus élevé, ont précisé les autorités sanitaires de la région, préoccupées par la situation aux alentours de Hope et de Chilliwack.

Le ministère de la Santé du Québec n'a pas encore dévoilé la répartition des cas déclarés dans la province. Les grandes villes sont généralement plus touchées, mais il arrive qu'un foyer d'éclosion trouve sa source dans de plus petites municipalités. Au Ministère, on rappelle enfin que le vaccin contre la coqueluche est offert gratuitement dans le cadre du Protocole d'immunisation du Québec, avec des doses à 2, 4, 6 et 18 mois suivies d'une dose de rappel entre 4 et 6 ans (entrée scolaire) et d'une autre entre 14 et 16 ans.