Un nouveau bras de fer se dessine à l'hôtel de ville de Longueuil, où la mairesse Caroline St-Hilaire risque d'affronter le parti de l'opposition majoritaire au sujet des nominations aux organismes régionaux tel que le Réseau de transport de Longueuil (RTL).

Mme St-Hilaire souhaite être désignée présidente de la société de transport collectif de la Rive-Sud, poste occupé jusqu'ici par Johane Fontaine-Deshaies, une conseillère du Parti municipal de Longueuil (PML). Ce parti a perdu les élections du 1er novembre, mais il reste majoritaire au conseil municipal de Longueuil.

 

Or, c'est ce conseil qui désigne la moitié des 12 administrateurs du RTL, et non la mairesse. La mécanique est semblable pour les nominations à la Conférence régionale des élus (CRE), l'organisme qui sert d'intermédiaire entre les élus de la Rive-Sud et le gouvernement du Québec.

Indignation

Selon nos informations, le PML a exigé que Mme Fontaine-Deshaies soit reconduite dans ses fonctions à la tête du RTL, ce qui pourrait mener à d'âpres négociations. Le parti souhaite aussi qu'une de ses conseillères, Nicole Lafontaine, garde son poste à la tête de la CRE. Le parti a d'ailleurs désigné 13 de ses membres au conseil d'administration de cet organisme, mardi dernier, ce qui lui donne assez de votes pour nommer le président.

Pour la mairesse St-Hilaire, c'est un signe que le parti de l'opposition est plutôt préoccupé par la rémunération de ses membres que par les intérêts supérieurs de la ville. Pour elle, il n'est pas question de nommer une conseillère de l'opposition comme grande responsable des transports en commun sur la Rive-Sud.

«En quoi une conseillère municipale de l'opposition qui préside les travaux du RTL est-elle plus pertinente, plus percutante que la mairesse de la ville qui veut prendre du leadership en matière de transports en commun? a-t-elle déclaré à La Presse. Il va falloir qu'on me fasse la démonstration que c'est dans les intérêts supérieurs de la ville.»

Pour sa part, le chef de l'opposition, Gilles Grégoire, a laissé entendre qu'il n'y a aucune raison de changer les administrateurs de la CRE et du RTL.

«Depuis huit ans, personne ne peut dire que la CRÉ a été mal gérée, a-t-il affirmé. On a un des beaux réseaux de transports au Québec et personne ne peut dire que le RTL a été mal géré, mal administré.»

Il réclame une rencontre en tête-à-tête avec la mairesse pour régler la question des nominations.

À la première réunion du conseil d'agglomération, jeudi dernier, la mairesse et les maires des quatre villes défusionnées ont convenu d'un «énoncé de principes» selon lequel un maire doit piloter les sociétés à vocation régionale comme le RTL et la CRE. Cette résolution n'a pas force de loi, mais elle contredit les exigences du PML.

Caroline St-Hilaire se questionne: «Est-ce que le PML va toujours aller à l'encontre des maires de la région, de l'agglomération?»

«Ce n'est pas parce qu'ils font un énoncé que ça a force de loi, a répondu Gilles Grégoire. Ce n'est pas par des énoncés qu'on va travailler ensemble, c'est en se parlant.»