Une nouvelle ressource destinée aux sans-abri ouvrira ses portes dès l'an prochain à Laval, ce qui comblera un besoin criant en matière d'hébergement d'urgence dans la troisième ville du Québec.

L'Aviron hébergement d'urgence comptera six lits d'urgence, six lits de transition et douze studios destinés à la réinsertion sociale, a indiqué hier la directrice générale de l'organisme, Janie Fortin, qui travaille à ce projet depuis deux ans. La nouvelle ressource coûtera 4 millions; la Ville de Laval y investira 50 000$ par an.

 

«L'Aviron a dû faire face à beaucoup d'obstacles», a souligné Mme Fortin, hier. Il a fallu trouver un terrain adéquatement zoné, le décontaminer. Faire face aux inévitables préjugés. «Il y avait ceux qui nous disaient: est-ce que ça va être une usine de fabrication de sans-abri?» dit Alain Paquet, le député libéral de la circonscription à l'Assemblée nationale. Enfin, il a fallu s'assurer que le montage financier soit viable.

La dernière ressource destinée aux sans-abri à Laval, le Saint-Claude, avait justement fermé ses portes à la suite de problèmes financiers. Depuis, il n'y avait aucune ressource d'hébergement d'urgence dans la ville. La situation était extrêmement difficile pour les personnes qui se retrouvaient à la rue, souligne Martin Métivier, du service urgence sociale de la Ville de Laval. Le service aide chaque année pas moins de 400 personnes qui se retrouvent sans logis.

Il est difficile de chiffrer le nombre de sans-abri à Laval puisque le phénomène est beaucoup plus multiforme qu'à Montréal, souligne M. Métivier. Mais il y en a bel et bien. «C'est un phénomène qui n'est pas vraiment visible. Souvent, les gens font du couch surfing chez des parents ou des amis, jusqu'à ce que leur réseau social et familial s'effrite complètement.»