Des entreprises qui veulent participer au projet de mégacentre sportif à Laval ont demandé à la Ville des éclaircissements sur le projet. L'organisme Cité de la culture et du sport, que la Ville a créé, a donc décidé de leur donner plus de temps pour manifester leur intérêt.

«Les gens de Cité de la culture et du sport sont venus dire au comité exécutif qu'il fallait un nouveau délai», a expliqué Marc Laforge, porte-parole de la Ville. La date limite, d'abord fixée au 30 avril, est reportée au 17 mai.

 

La Ville de Laval a choisi la formule du partenariat public-privé (PPP) pour ce projet de 92 millions. Il est prévu que le complexe comprendra trois glaces dotées respectivement de 250, 2000 et 7000 sièges, un gymnase, un centre de médecine sportive, un magasin d'articles de sports et 3500 places de stationnement.

Le projet a déjà été approuvé pour un financement public de 60 millions en provenance des gouvernements provincial et fédéral. La part de la Ville de Laval sera réduite d'une somme encore inconnue qui doit être fournie par le partenaire privé.

Ce partenaire devra aussi exploiter et rentabiliser le volet spectacles du futur centre.

Pendant la campagne électorale, le maire Gilles Vaillancourt avait annoncé la première pelletée de terre pour ce printemps. «On n'est pas dans un contexte où les gens attendent pour des soins, dit M. Laforge. Le projet va arriver au moment où il devra arriver. Mais ce qui serait souhaité, ce serait de démarrer le chantier à l'automne pour une ouverture en décembre 2012.»

L'opacité et la complexité juridique qui entourent en général les projets de PPP semblent vouloir envelopper aussi le projet de Cité de la culture et du sport.

Un processus qui restera en grande partie secret s'est enclenché. Les entreprises ou groupes ayant fait une déclaration d'intention seront évalués selon une grille de critères qui restera secrète.

«Ce secret ne me surprend pas dans un contexte de PPP, dit Jean-François Paquet, membre du Mouvement lavallois, parti de l'opposition. Contrairement à ce qui est public, on n'a pas toutes les exigences de transparence. Quel est l'avantage pour le citoyen que ce soit secret? Il n'y en a pas, au contraire. Au Mouvement lavallois, on n'est pas d'accord avec une grille de critères secrets. Où est la démocratie? Il n'y a eu aucune consultation.»

Cette grille sera appliquée par un comité dont la composition restera secrète. «Pour ne pas qu'il soit influencé», affirme M. Laforge.

C'est loin d'être une garantie satisfaisante, selon M. Paquet. «Certaines personnes en place depuis très longtemps pourraient influencer le choix du partenaire privé», dit-il.

On ne connaîtra pas non plus quelles entreprises ou quels groupes seront sélectionnés pour participer à l'appel d'offres. On connaîtra seulement ceux qui auront finalement décidé d'y répondre. À ce sujet, M. Laforge dit que la Ville se conforme aux nouvelles règles d'attribution des contrats que Québec a adoptées pour assainir la gestion municipale.

Le projet a été confié à l'organisme Cité de la culture et du sport, créé par la Ville. Lundi dernier, en marge de la séance conseil municipal, la porte-parole du maire Vaillancourt, Amélie Cliche, a indiqué à La Presse que, par conséquent, le dossier n'était plus de son ressort.

Actuellement, le conseil d'administration de Cité de la culture et du sport de Laval est composé du directeur général de la Ville, Richard Fleury, et de deux de ses adjoints.

Par la suite, il devra inclure un représentant de la salle de spectacle André-Mathieu et un autre de l'organisme Corporation du Complexe Sports de Glace Laval inc., organisme affilié à Hockey Laval, association régionale de hockey sur glace.