Caroline St-Hilaire a désormais toute la latitude pour gouverner Longueuil à sa guise. Moins d'une semaine après avoir quitté l'opposition, la conseillère Mireille Carrière s'est jointe à son comité exécutif, mercredi soir, ce qui permet à la mairesse de contrôler le conseil municipal.

La semaine dernière, Mme Carrière a déserté les rangs du Parti municipal de Longueuil (PML), qui occupait 14 des 27 sièges de l'assemblée. Elle siège depuis comme indépendante. Ses anciens collègues se doutaient bien qu'elle allait se joindre à l'équipe de Mme St-Hilaire. Et en effet, la nouvelle a été confirmée au terme d'une rencontre mercredi soir.La conseillère ne se joint pas au parti de la mairesse, Action Longueuil. Elle continuera de siéger au conseil comme indépendante. Mais par devoir de solidarité envers le comité exécutif, elle ne pourra voter contre l'administration.

Ses fonctions au comité exécutif restent à définir.

La mairesse a été élue le 1er novembre dernier, mais elle n'a fait élire que 11 conseillers. Le PML, qui a dirigé la Ville pendant 27 ans, avait fait élire 15 conseillers.

Peu après son élection, Mme St-Hilaire a nommé cinq élus sur son comité exécutif, alors que la loi l'autorisait à en nommer sept. Les deux sièges vacants auront donc permis d'appâter deux conseillers du PML.

En décembre, le conseiller Jacques E. Poitras quitté son parti pour occuper l'un des deux sièges vacants. Mme Carrière est la seconde.

En plus de retrouver le pouvoir, les deux conseillers voient leur salaire augmenter de 44 000$ en siégeant au comité exécutif.

Avec cette deuxième défection, le PML ne contrôle plus le conseil municipal. C'est donc un moment clé pour la mairesse, qui pourra désormais gouverner la cinquième ville du Québec sans négocier avec l'opposition.

On se rappellera qu'en décembre, le PML a bloqué l'adoption du premier budget de Mme St-Hilaire, qui prévoyait d'importantes hausses de l'impôt foncier. Les deux partis ont négocié pendant près d'un mois pour arriver à un compromis.

«Ça change complètement la donne, c'est clair, a convenu l'attachée de presse de la mairesse, Catherine Bérubé. Quand on est minoritaire, il y a certains dossiers où l'on peut se retrouver avec des bâtons dans les roues. Ça pourrait simplifier les choses.»