Le maire de l'Assomption, Jean-Claude Gingras, a pris de court ses conseillers en annonçant sans les consulter qu'il a demandé au gouvernement «de considérer sérieusement» la mise en tutelle de son administration municipale.

Il en a fait l'annonce, lundi après-midi, par voie de communiqué, en précisant qu'il a écrit une lettre au ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, le 9 mars dernier. Dans la foulée, il a annoncé à son administration son retour progressif d'un congé de maladie, sans en dévoiler les modalités.

À son cabinet, une réceptionniste s'est empressée d'expliquer qu'il s'agissait d'une «initiative personnelle» du maire, même si le communiqué du maire envoyé aux médias portait le logo de la Ville de L'Assomption. Elle a ensuite expliqué que le maire recevrait les questions de La Presse par écrit, et déciderait par la suite s'il est d'accord pour y répondre.

Dans son communiqué, il est écrit «après avoir écouté tous les témoignages des participants et témoins lors des audiences de la CMQ, le maire est venu à la conclusion qu'il y a eu de nombreux parjures lorsqu'il se réfère aux faits (contexte amplifié ou déformé) et preuves documentaires. Plus loin, il indique que tant «que la lumière ne sera pas faite (...) très sérieux relativement à l'octroi de nombreux contrats ou la vente de terrains faits par l'ancienne administration municipale, (...) il lui apparaît très difficile que le calme revienne à la Ville de L'Assomption.»

Au cabinet du ministre des Affaires municipales, son attachée de presse, Catherine Poulin, a indiqué que le ministre va attendre les conclusions de l'enquête de la CMQ avant de prendre quelque décision que ce soit en ce qui concerne l'administration de la ville de l'Assomption.

Le maire Gingras, visé par une enquête publique de la Commission municipale du Québec (CMQ), a déjà reçu un préavis de blâme. Son directeur général, Jean Lacroix, lui aussi en congé de maladie, a également reçu un préavis de blâme. Ils seront déposés publiquement à la fin du mois, a-t-on appris. Le conseiller municipal, Richard Prenevost, un témoin clef aux audiences de la CMQ, a indiqué à La Presse que les élus se réuniront prochainement pour faire le point sur la demande de mise en tutelle du maire, dont il ne savait rien avant le communiqué. À la CMQ, le procureur en chef, Joêl Mercier, a indiqué que les déclarations du maire ne peuvent changer en rien le mandat d'enquête.