Le Carnaval de Québec, et son emblématique Bonhomme, n'a pas besoin de présentations. Or, les Montréalais ne sont pas toujours nombreux à y prendre part, ce qui pourrait bien changer, alors que l'événement misera au cours des prochaines années sur la croissance de nouveaux marchés pour poursuivre son développement.

« On fait de la promotion à Montréal pour dire qu'on existe, qu'on propose une fête qui vaut le déplacement et qui est différente », affirme Mélanie Raymond, directrice générale du Carnaval, en entrevue avec La Presse.

La semaine dernière, Bonhomme en personne a visité la métropole pour rencontrer des dignitaires, dont la mairesse Valérie Plante. En Chine, on présentera sa bouille à l'empire du Milieu, alors que la mission économique du premier ministre du Québec affiche à son horaire, à Pékin, une vitrine sur le carnaval d'hiver.

Cette stratégie de visibilité s'inscrit dans un plan de la direction du carnaval, qui a recruté récemment l'ancien grand patron du Festival d'été de Québec, Daniel Gélinas, pour moderniser l'événement créé en 1894.

« Mon plus grand rêve, c'est de passer d'un budget annuel qui tourne autour de 9 millions à plus de 20 millions. Et pas dans 30 ans ! », explique Mélanie Raymond, directrice générale du Carnaval.

Tout est sur la table

Quand Daniel Gélinas a accepté son mandat de consultant, il a prévenu que tout pouvait être revu dans la programmation. Aucune tradition - sauf Bonhomme, bien sûr - n'est à l'abri d'un renouveau. Pas même les ceintures fléchées, donc. Il présentera ses réflexions au printemps, afin de les appliquer à l'édition 2019. 

« Ça ne veut pas dire qu'on reprend tout à zéro. Le défi d'un carnaval comme le nôtre est d'allier traditions et monde contemporain », analyse Mélanie Raymond.

Sylvie Théberge, directrice générale de Festivals et Événements Québec, croit que la croissance d'événements comme le Carnaval de Québec passe notamment par l'implantation d'événements uniques où les festivaliers (les jeunes, particulièrement) voudront être présents pour ne pas manquer la parade.

« Les jeunes sont beaucoup dans la tendance "créer le moment, être présents". Ils veulent démontrer qu'ils sont là et ne veulent surtout rien manquer », dit-elle.

Le marché asiatique représente aussi un fort potentiel de croissance, analyse Mme Théberge, alors que des pays comme la Chine fournissent de plus en plus de touristes.

« Pour ces marchés, il faut vraiment développer tout l'aspect technologique. Pour eux, c'est important », note-t-elle.

La 64e édition du Carnaval de Québec aura lieu du 26 janvier au 11 février.